Le nouveau conseil d’administration maintient le cap pour devenir l’un des sports les plus sécuritaires et les plus accueillants au Canada

1 Sep, 2023

Pour Morgan Rogers, la question est très personnelle, elle touche une corde sensible.

« Cette question, souligne la toute nouvelle présidente du conseil d’administration de Nordiq Canada, est un sujet qui me passionne, auquel je réfléchis et sur lequel je travaille beaucoup.

« J’ai moi-même vécu l’expérience de ne pas me sentir en sécurité ou incluse sur un lieu de travail. Cela m’est arrivé dans le cadre d’un emploi d’été non lié au sport.

« Je l’ai donc vécu et j’ai compris ce que c’est que de ressentir ce genre de choses. C’est pour cette raison que je me suis tournée vers le sport, un domaine dans lequel je me suis toujours sentie chanceuse et en sécurité.

« Ça m’a aidé à faire face à cette autre expérience et à la surmonter.

 

Morgan Rogers

« Pour cette raison, je comprends vraiment la différence que ça peut faire et je vois la différence entre un espace sécuritaire et un espace qui ne l’est pas. Il est très important pour moi de veiller à ce que tout le monde se sente bien accueilli ».

Lors de sa campagne à la présidence, Morgan a mis l’accent sur un environnement plus sécuritaire et plus accessible à tous au sein de Nordiq Canada. Avant de prendre les commandes, elle avait agi comme personne-ressource pour un comité directeur qui a mené à la création d’un comité de protection, élargissant l’initiative à la fois au sport sécuritaire et au REDI (réconciliation, équité, diversité et inclusion).

Depuis la refonte de sa gouvernance en 2016, Nordiq Canada demeure le chef de file des organismes nationaux de sport (ONS) en matière d’adoption de politiques visant à assurer des milieux sécuritaires et inclusifs. Ainsi, lors de l’AGA en juin, les membres votants ont approuvé un règlement qui exige que toutes les divisions et tous les clubs adoptent une série commune de politiques sur le sport sécuritaire.

« La sécurité dans le sport et la protection – la protection étant ce mandat plus large qui consiste non seulement à prévenir la matraitance, mais aussi à créer des espaces équitables, diversifiés et inclusifs – occupent manifestement beaucoup de place dans l’actualité sportive canadienne en ce moment », déclare Mme Rogers. « Ce qui manque, c’est le temps et l’attention consacrés aux ONS qui font un excellent travail ou à ce qui fonctionne. Je suis très fière de faire partie d’un ONS qui fonctionne bien et qui reconnaît qu’il y a encore du travail à faire. »

Les nouveaux membres du conseil d’administration élus le 17 juin seront également appelés à aider Nordiq Canada à aller de l’avant : Julian Smith, de l’Ontario, l’un des deux directeurs-athlètes, porte-parole des athlètes ; Kate Scallion, de la Colombie-Britannique, qui a de l’expérience en résolution de différends sportifs et en gestion de cas de sport sécuritaire ; l’avocat Bruno Caron, qui a de l’expertise en gouvernance d’entreprise ; Lex Albrecht, cycliste de calibre national depuis neuf ans, qui a siégé au conseil des athlètes de Cyclisme Canada, une plateforme pour les droits des athlètes, le bien-être global et la gouvernance ; et Shawn Leamon, de Terre-Neuve, gestionnaire d’un club de ski autochtone et officiel de ski.

Les membres du conseil d’administration qui ont terminé leur mandat cette année sont les suivants : Ted Kalil, Sarah Daitch, Charlotte MacNaughton, Alexis Turgeon et Scott Hill, tandis que Toni Scheier, Jo-Anne Wolach, Derek Estabrook et Katie Weaver restent au conseil.

« Bien entendu, les membres sortants du conseil d’administration, qui ont apporté d’importantes contributions au fil des ans, nous manqueront », a déclaré Mme Rogers. « Mais nous nous réjouissons de pouvoir compter sur l’expertise et les nouvelles perspectives des membres du conseil d’administration. »

« La fréquence des renouvellements » (les membres du conseil ont un mandat de trois ans, avec un maximum de deux mandats) « peut être difficile sur le plan de la gouvernance, mais en tant que personne qui valorise la diversité et l’inclusion, je pense que le renouvellement des membres, qui permet d’avoir de nouvelles voix et que le conseil ne soit pas toujours le même, est précieux et constitue une force ».

Le renforcement de la culture et l’enrichissement de l’expérience des skieurs de fond à tous les niveaux sont naturellement au cœur des priorités.

« Le sport sécuritaire », reprend Mme Albrecht, « est de toute évidence très important. C’est ce qui aurait dû être fait depuis longtemps. Dans tous les sports.

« Ce que nous pouvons faire maintenant, c’est tirer les leçons du passé et nous concentrer sur le présent et l’avenir, et c’est ce que fait Nordiq Canada en étant l’un des leaders en matière de sport sécuritaire. C’est formidable. Cet engagement est excellent pour le sport, pour sa pérennité et pour la communauté. C’est vraiment génial que tout le monde, y compris les membres du conseil d’administration, soit impliqué dans le sport sécuritaire. »

En fait, Mme Albrecht a laissé passer l’occasion de se présenter au conseil d’administration de Cyclisme Canada, encouragée par M. Kalil, ancien membre du conseil d’administration de Nordiq Canada, un ami et compatriote montréalais, afin de sortir de sa zone de confort.

Lex Albrecht

« Je me suis dit que je pourrais peut-être apporter encore plus de valeur à une organisation parallèle », explique Mme Albrecht. « Par là, je veux dire une autre équipe nationale canadienne, un autre sport d’endurance, avec une structure similaire à celle de Cyclisme Canada – sans lieu centralisé pour l’équipe nationale.

« Pour moi, en tant que personne, c’est agréable de pouvoir sortir un peu du cadre dans lequel j’ai été si fortement impliquée au cours des dix dernières années de ma vie.

« L’une des choses que j’aime vraiment, vraiment beaucoup, c’est que j’ai l’impression de faire partie d’un groupe de gagnants, dans la mesure où ce sont tous des gens qui visent le même objectif, qui ont la même mission. Pour moi, c’est important. Une bonne et solide équipe avec des gens passionnés et motivés.

« Je pense que j’ai commencé à prendre ça pour acquis, en étant dans le sport depuis si longtemps, mais ce n’est pas courant dans la vie de tous les jours. Donc, pour moi, c’est un groupe excitant et stimulant dont je peux faire partie ».

Œuvrant actuellement comme conseillère en marketing pour diverses entreprises, tant dans le domaine du sport que dans d’autres domaines, Mme Albrecht espère apporter au conseil d’administration de Nordiq Canada de nouvelles idées en matière de développement des affaires, dans le but d’obtenir des sources de financement supplémentaires, maintenant et plus tard.

« Il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu dans le financement – le marketing, le récit, l’accroissement de la visibilité, le réseautage, la communication aux groupes des avantages de faire partie d’un programme de haut niveau et de son incidence sur l’ensemble des Canadiens, s’enthousiasme-t-elle. « Je ne pense pas que beaucoup d’organisations ou de sources potentielles de financement soient conscientes de la possibilité de s’associer à une organisation comme Nordiq Canada et d’aligner leurs marques sur un programme comme celui-là ».

Smith, contrairement à sa collègue membre du conseil d’administration qui a une expérience dans le domaine du cyclisme de haut niveau, a toujours été un adepte du ski de fond. Ancien membre (et, espère-t-il, futur membre) de l’équipe nationale, il se joint à Katie Weaver, de la Colombie-Britannique, qui l’a encouragé à se présenter au conseil d’administration, pour faire entendre la voix des athlètes. L’une des mesures les plus progressistes prises par Nordiq Canada, souligne M. Smith, est la mise en place d’un représentant masculin et d’une représentante féminine des athlètes.

23.02.2023, Planica, Slovenia (SLO):
Julian Smith (CAN) – FIS nordic world ski championships cross-country, individual sprint, Planica (SLO). www.nordicfocus.com. © Modica/NordicFocus.

« Le travail de chaque conseil d’administration est de diriger l’organisation qu’il représente du mieux qu’il peut, n’est-ce pas ? » demande Smith, qui est tombé amoureux du sport en grandissant dans le sud de l’Ontario. « Un organisme de sport se doit d’avoir une communication axée sur la synergie. Comment est-ce possible sans la présence d’un athlète ou de plusieurs athlètes à la table ? Nordiq Canada a été à l’avant-garde de cette démarche dans le sport canadien, avec une représentation féminine et masculine des athlètes.

Lui-même athlète de compétition et pleinement investi dans l’avenir du sport, un mot saute aux yeux de M. Smith lorsque des sujets d’amélioration sont abordés dans la conversation.

« La communication. Qu’il s’agisse de sport, de sécurité, de bien-être, de nutrition, etc., si la communication est bonne, la conversation s’en trouvera améliorée », souligne-t-il. « Mais si la communication est mauvaise, la conversation se terminera probablement à un seul endroit. Et je pense que vous savez où je veux en venir…

« C’est un objectif que je suis fier de défendre et je pense que Nordiq Canada le fait avec moi et Katie – améliorer la communication et les échanges. En faisant ça, on améliore les performances, le bien-être et le bonheur des entraîneurs, des athlètes, des membres du personnel et des parents, et ce, à tous les niveaux.

« Je pense que nous sommes sur la bonne voie, en particulier en ce qui concerne la protection et la sécurité du sport. Cela fait partie de la démarche.

Évidemment, la communication est essentielle partout, à tous les niveaux, au sein d’un sport. Depuis les leçons de ski sur la neige du club local, en passant par les pistes de Coupe du monde de Ruka, en Finlande, d’Oberhof, en Allemagne, et de Canmore, et jusque dans les salles de conférence de l’ONS.

« Observer cette évolution dans le cadre de la formation des membres du conseil d’administration et du personnel en vue d’engager ces conversations difficiles et de travailler au changement a été très enrichissant. Le fait de voir les membres du conseil d’administration passer du stade où ils levaient la main en disant « Désolé, qu’est-ce que REDI ? » à celui où ils disent « C’est important si nous envisageons l’inclusion dans cette conversation » est le genre de progrès et d’évolutions qui, ces dernières années, m’ont rendue très, très fier du travail accompli par l’ensemble du conseil d’administration, de l’ouverture d’esprit et de la volonté dont chacun fait preuve.

« Nous continuons à promouvoir le message, mais il fait de plus en plus partie de nos conversations et de nos considérations quotidiennes. Et c’est formidable. »

Les améliorations apportées au cours des six dernières années ont eu un effet positif. Mais personne au sein du conseil d’administration de Nordiq Canada n’est près d’être satisfait.

Surtout pas la présidente.

« Personne n’est parfait, reconnaît Morgan Rogers, mais nous faisons un effort concerté pour faire du bon travail.

« Je ne présiderais pas ce conseil si je ne croyais pas à ce que nous faisons, à la manière dont nous le faisons et à la voie que nous suivons.

« Le sport sécuritaire et la protection sont en quelque sorte une combinaison de mes passions, qui sont de faire en sorte que tout le monde se sente en sécurité et inclus, afin que d’autres n’aient pas à vivre ce que j’ai vécu, dans un endroit où je vois déjà tant de bonnes choses et tant de potentiel. »