Héros de chez nous: Alison Mackie arrive aux Jeux d’hiver du Canada en portant Edmonton dans son cœur
Pour Alison Mackie, le rituel de se rendre à la boulangerie Brio après une séance d’entraînement pour déguster une ou deux tranches du pain artisanal de Todd Barraclough en compagnie de sa conjointe Sian et de leurs deux filles, Annie et Ngaire, toutes deux passionnées de ski de fond, n’est qu’un exemple de ce qui rend le ski de fond si spécial dans sa ville natale.
Un autre exemple est la disposition de l’école secondaire Ross Sheppard, que fréquente la jeune fille de 17 ans et qui est située dans la partie nord-ouest de la ville, lui permettant d’intégrer le ski à ses études.
L’influence de son entraîneur au Edmonton Nordic Ski Club, Ulf KIeppe, en est encore une autre.
Elle se sent très chanceuse de faire partie de tout ça.
« La communauté nordique d’Edmonton est peut-être relativement petite – nous n’avons que deux clubs, Edmonton Nordic et l’Université de l’Alberta – mais elle est toujours aussi forte », a déclaré Mackie, qui a fait tourner les têtes grâce à une percée au début de l’année 2023, notamment deux résultats parmi les 15 premiers aux Championnats du monde juniors qui ont eu lieu fin janvier et début février à Whistler, en Colombie-Britannique.
« Toute la communauté nordique locale est très accueillante et très soudée. Le Canadian Birkebeiner se tient près d’Edmonton chaque année et attire beaucoup de skieurs.
« J’ai grandi en faisant du ski. Mes parents nous y ont initiés, mon jeune frère et moi, dès que nous avons pu marcher. J’ai rejoint les Jackrabbits quand j’étais plus jeune et depuis que je suis passée au programme Piste, je me suis fait beaucoup de très bons amis et nous avons toujours skié ensemble, ce qui a été très agréable et a vraiment contribué à maintenir mon intérêt.
« Sans cette composante, les amitiés que j’ai nouées, je n’aurais probablement pas continué et atteint le niveau auquel je suis maintenant.
« Et je n’ai que des éloges à faire sur mon entraîneur, Ulf KIeppe. Absolument incroyable. Pas seulement avec moi. Avec tout le monde dans le programme.
« Il est venu aux sélections pour nous soutenir, moi et un coéquipier qui essayions de nous qualifier (pour les championnats du monde juniors).
« Il est… incroyable. »
Des épreuves de sélection de Nordiq Canada à Prince George, en Colombie-Britannique, à sa première présence sous les projecteurs internationaux aux Championnats du monde juniors, en passant par les Jeux d’hiver du Canada qui se déroulent à l’Île-du-Prince-Édouard, les deux derniers mois se sont révélés être un tourbillon de nouvelles expériences et d’ambitions toujours plus grandes.
« Je pense que j’étais en fait plus nerveuse avant les sélections parce que c’était un de mes grands objectifs de me qualifier. Comme je faisais partie de l’équipe nationale de développement, il y avait assurément beaucoup de regards sur moi, des gens qui m’observaient », admet Mackie.
« Une fois que j’ai fait l’équipe… Pour être honnête, je n’étais pas aussi nerveuse que je pensais l’être à Whistler. J’ai en quelque sorte senti la pression diminuer.
« J’y suis allée avec l’objectif de skier de mon mieux et ça s’est plutôt bien passé. La barre était haute pour ce que je voulais réaliser et obtenir deux top 15 était, pour moi, complètement fou.
« Choisir un coup de cœur ? Difficile de choisir. Mais je dirais le 20 kilomètres classique avec départ groupé. Je n’avais jamais fait une course de cette envergure auparavant et c’était vraiment cool de skier dans un groupe avec d’autres personnes. Je ne sais pas pourquoi, dans toutes les courses précédentes, après le premier tour, j’étais seule et je devais travailler toute seule.
« Cette course était très différente.
« Mais j’étais vraiment fière de moi, d’être capable de rester dans un groupe et de réussir. Finalement, quand le groupe s’est séparé, j’ai pu rester avec les meneuses.
« Le relais était génial. C’est tellement amusant de participer à une compétition avec ses coéquipiers, non ? Je n’ai pas eu la chance de faire beaucoup de relais, alors en faire un au Canada, sur une scène pareille, dans ce genre d’environnement, c’était vraiment cool. »
Kleppe, impliqué avec le club Edmonton Nordic depuis 2011, croit que nous n’assistons qu’au début de l’ère Alison Mackie.
« Je pense, dit-il, que tout est possible. J’ai toujours vu un énorme potentiel chez Alison.
« Elle a l’éthique du travail. Elle est forte physiquement et mentalement. Elle est très facile à entraîner. Elle veut s’améliorer. Elle est prête à s’améliorer dans les détails.
« Je ne peux pas mettre le doigt sur ce que nous faisons de bien », reconnaît Kleppe. « Nous essayons de faire en sorte que ce soit amusant, que ce soit dirigé par les athlètes. Ce n’est pas juste une affaire à sens unique. Il y a beaucoup de flexibilité dans ce que nous faisons.
« Nos journées d’entraînement sont fixes. Mais je suppose que je pourrais dire qu’il y a beaucoup de rires au sein de notre groupe.
« Le réseau social est très fort et c’est d’une importance fondamentale.
« Les enfants – je les appelle des enfants, mais ce sont des jeunes de 16, 17 et 18 ans – aiment s’entraîner ensemble, être ensemble, ils se nourrissent les uns des autres. Ça favorise l’excellence.
« Alison a dépassé ses propres attentes et celles de son entourage (aux championnats du monde juniors). Elle a été à la hauteur de l’événement. Le premier événement international est assez intimidant pour n’importe qui, mais elle ne s’est pas laissée déconcerter.
« Je crois donc qu’elle peut atteindre le sommet si elle y met du sien. »
Il semble parfois qu’il n’y ait pas assez d’heures dans la journée pour les étudiants-athlètes.
« Les gens de mon école ont été d’un soutien incroyable », souligne Mackie. « Ils méritent beaucoup de crédit pour la façon dont je peux vivre et m’entraîner en ce moment. Je bénéficie d’une grande flexibilité.
« Quand j’étais aux sélections à Prince George, on m’a permis de reporter certains examens jusqu’en avril, pour terminer la saison de ski et ensuite me concentrer sur les examens – pour pouvoir faire de mon mieux dans les deux parties de ma vie.
« Ils ont été très heureux pour moi, m’encourageant sur leurs sites de médias sociaux et je me sens très, très soutenue par eux. Par tout le monde. »
Pour se détendre après l’école et le sport, Mackie joue du violon, et ce depuis 10 ans, depuis la deuxième année.
« Ça me permet de garder un équilibre dans ma vie. Je trouve ça bien d’avoir l’école, le sport et quelque chose d’autre qui peut me changer les idées quand je suis stressée.
« J’aime la musique classique. En ce moment, je travaille sur une série de sonates de Henry Eccles (compositeur anglais de la fin du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe siècle). C’est amusant à jouer. »
Prochainement, l’Île-du-Prince-Édouard. Et après ça ? Eh bien, il y a ce grand et vaste “il n’y a aucune limite ” que l’entraîneur a mentionné.
« Cette année, je prévois de continuer à faire du ski de compétition », dit Mackie. « J’aimerais vraiment atteindre l’équipe nationale senior, disputer quelques Coupes du monde, voire les Jeux olympiques au cours du prochain quadriennal ou de celui d’après, selon les circonstances.
« Mais je ne peux pas prédire l’avenir. Je ne veux pas avoir les yeux rivés sur un seul objectif et me limiter. »
Tout ce qu’elle a reçu de la communauté nordique d’Edmonton, Alison Mackie le rend bien. Surtout par l’exemple, ce sentiment de possibilité qu’elle donne aux autres skieurs de sa ville natale.
« Ce genre d’accomplissement, dit Ulf Kleppe, est contagieux. C’est tout simplement énorme.
« Nous avons créé un milieu bon et positif pour les gens, je pense. Mais les autres enfants vont maintenant admirer Alison parce qu’elle l’a fait : elle est montée sur la grande scène. Elle a atteint le grand spectacle.
« Nous sommes sur une bonne lancée en ce moment. Nous avons environ 400 enfants dans notre programme Jackrabbit.
Il était déjà en pleine croissance.
« Alors, pour que ces enfants le remarquent, pour qu’ils voient que quelqu’un de notre club est arrivé à ce niveau…
« J’espère que ça va pousser les autres à viser toujours plus haut. »