Héros de chez nous: Kevin Pettersen – La magie nordique à Prince George

26 Jan, 2023

Voilà bientôt 14 ans que Doug Cadden, alors président du club Caledonia, a demandé à Kevin Pettersen de se joindre au conseil d’administration du club de ski local.

Je me suis alors dit : « Voilà l’occasion d’être porté par des géants, par les gens qui ont bâti le centre nordique ici à Prince George (C.-B.) », se souvient Pettersen de cette journée de 2009. Je me suis dit : « Si je peux faire un petit quelque chose pour continuer à faire avancer les choses… ».

Un petit rire.

« C’était probablement la bonne attitude à avoir à l’époque, parce que si j’avais jeté un coup d’œil à la liste des choses auxquelles nous aspirions et que nous avons réalisées depuis mes débuts, j’aurais probablement pris la fuite.

« Cependant, il est vrai qu’une fois qu’on est impliqué, ça devient une passion. »

Au fil des ans, depuis cette première rencontre, M. Pettersen a porté plus de chapeaux au club qu’un chapelier – en tant que vice-président, président, ancien président, président d’un certain nombre d’événements nationaux et internationaux prestigieux, et maintenant, en tant que président des compétitions – contribuant ainsi à la croissance du Caledonia Nordic Ski Club.

Né à Quesnel, en Colombie-Britannique, à 105 kilomètres de distance, M. Pettersen a grandi à Prince George, où il est retourné avec sa conjointe Jacqui pour élever leur famille après avoir terminé ses études supérieures.

« En nous impliquant dans le centre nordique, nous nous sommes dit : « C’est une partie de notre communauté dans laquelle nous voulons vraiment nous investir parce que c’est un endroit tellement positif ».

En cette journée de janvier du début de l’année 2023, il a un peu de temps libre pour bavarder lors d’une journée d’entraînement de fin de semaine pour les sélections de Nordiq Canada et la Coupe Nordiq qui l’accompagne.

Un peu de répit, donc ?

« Pour être honnête, poursuit M. Pettersen, lorsque la compétition se déroule, mon travail est un peu plus facile, puisqu’il y a tellement de choses à faire avant les compétitions. J’ai alors l’impression de travailler en permanence à l’obtention de subventions.

« Même avec cette compétition en cours, je continue à faire des choses pour 2024 », date à laquelle le club Caledonia accueillera les Championnats du monde de biathlon et les finales de la Coupe du monde para-nordique de la FIS.

« Et je travaille aussi sur une demande canadienne de ski à roulettes.

« Mais le simple fait d’être ici, de participer à la compétition, à l’énergie, à la magie – qui est un mot que j’utilise souvent, je vous préviens – me pousse à continuer à faire des efforts.

« Croyez-moi, nous ne prenons vraiment pas ça pour acquis lorsque nous accueillons ces événements. Et nous bénéficions d’un grand soutien de la part de nos partenaires communautaires. Tout le monde voit les énormes avantages de travailler ensemble et d’utiliser les sports nordiques comme catalyseur pour construire quelque chose qui peut attirer le monde entier.

« À présent, il s’est développé une reconnaissance vraiment forte de ce que nous avons ici. »

Les ambitions naissantes ont commencé pour de bon lorsque le club Caledonia a soumissionné et obtenu les droits d’accueillir les Jeux d’hiver du Canada de 2015, prouvant ainsi que le club pouvait organiser de grands événements.

« C’est à ce moment-là que nous avons eu besoin d’un plan stratégique qui nous permettrait de nous concentrer sur les 10 à 15 prochaines années, » dit M. Pettersen. « Nous pouvions donc nous assurer que ce dans quoi nous investissions à ce moment-là nous porterait au niveau suivant.

« Dès ce moment-là, nous nous sommes dit : ‘OK, on ne veut pas seulement des installations et des bâtiments temporaires’. Si on se donne cette peine, faisons-le avec l’objectif d’organiser des événements de niveau mondial.

« C’est donc devenu notre objectif, notre philosophie, à partir de 2011 environ.

« Nous avons développé nos objectifs, nos cibles, autour de ça. Nous constatons une relation symbiotique entre nos activités et notre communauté, ce que notre club a à offrir, les membres de notre club et l’organisation de ces événements.

« Ils travaillent bien ensemble, ce qui fait que lorsque nous avons un nombre important de membres, comme c’est le cas, près de 2 500 à 3 000, nous disposons d’une communauté incroyable dans laquelle nous pouvons puiser, autour de laquelle nous pouvons nous rassembler et réaliser de grandes choses.

« Les gens sont vraiment enthousiastes, ils s’investissent dans de grandes choses qui rassemblent tout le monde. Ces événements sont importants, dans tous les sens du terme. Importants à organiser. Ils sont importants sur le plan financier. Mais ils sont également importants en termes d’esprit communautaire, pour que les bénévoles restent enthousiastes et engagés.

« Ensuite, nous nous intéressons aux legs qui découlent de ces événements et que nous ne pourrions pas vraiment obtenir autrement. La fabrication de la neige en est un bon exemple. »

Pettersen et ses collègues travaillent actuellement à renforcer le lien entre l’éducation et le sport. Un exemple : Caledonia s’est associé à l’Université du Nord de la Colombie-Britannique (UNBC) pour offrir un crédit de 2 000 $ pour les frais de scolarité à tous les participants des sélections de 2023 et de la Coupe Nordiq, qui viennent de se terminer.

« Nous avons vraiment mis l’accent sur l’aspect académique », a déclaré M. Pettersen.

« Nous y tenons vraiment beaucoup. Nous voulons participer au développement non seulement de l’athlète, mais aussi de la personne dans son ensemble. Quelle que soit la voie qu’ils choisissent, que ce soit de continuer à skier à un niveau de performance très élevé, ou d’ajouter les études à cette performance élevée.

« Je trouve ça fantastique de voir les études et le sport s’aligner de plus en plus. »

Bien sûr, il y a des maux de tête de calibre Tylenol 3 qui font partie intégrante des négociations dans les coulisses et les conseils d’administration. Une myriade de frustrations. Des obstacles.

« Il y a certainement des moments où vous avez l’impression de vous démener pour faire avancer les choses ou pour que les gens comprennent votre vision », reconnaît M. Pettersen.

« Pour moi, je pense que c’est, en quelque sorte, mon terrain de jeu. J’utilise l’analogie de l’athlète –  ce sont les moments où ils sont ultra concentrés, où ils ont les yeux rivés sur l’objectif, où ils sont dans la zone, pour ainsi dire. Aucune distraction.

« C’est la même chose lorsqu’il s’agit d’obtenir des projets, par exemple la mise en place d’un système de fabrication de neige ou le financement du déplacement de notre terrain de biathlon.

« En ce qui me concerne, je suis très, très concentré dans ces moments-là. Je sais que notre stratégie est très forte, que nous avons une vision très, très forte.

« Cela me donne la force de penser que ce que je présente n’est pas une idée qui vient de nulle part. Nous savons. Nous sommes préparés.

« Ce n’est pas différent des athlètes lorsqu’ils vont en compétition.

« Comme on dit : toute chose qui en vaut la peine mérite qu’on y mette les efforts nécessaires.

« Ce n’est pas seulement une question de recevoir de l’argent à tout bout de champ. Nous avons dû mettre un effort pour tout avoir. Mais ce qui est important, c’est que le fait de devoir travailler pour les choses vous donne de l’énergie et du courage. »

Naturellement, les récompenses sont nombreuses, pour quelqu’un qui s’investit autant dans la communauté et qui se passionne pour les joies du ski de fond, pour lui-même et sa famille.

« Quand vous vous tenez là un mardi soir, s’émerveille M. Pettersen, et que vous voyez tous les enfants aux Jackrabbits ou tous les élèves avec leurs classes, c’est… magique ».

Voilà ce mot qui revient encore une fois.

« On se dit que les enfants partent du bon pied, avec un mode de vie sain et actif.

« C’est la récompense ultime.

« Tout revient à ça.

« Ensuite, quand on organise des événements comme celui-ci, on constate les sommets que ces enfants peuvent atteindre, les rêves qu’ils peuvent réaliser.

« Ils ont tous commencé quelque part, dans les Jackrabbits ou des activités de ce genre.

« On voit aussi les personnes incroyables qu’ils sont devenus. »