La National Winter Sports Development Association offre une régularité
Le rendement sur investissement est à la vue de tous. Vous pouvez le voir dans les médailles accrochées au cou des athlètes et les places fièrement méritées sur les podiums. Vous pouvez le voir dans la reconnaissance croissante des noms, du progrès, des habiletés et des accomplissements des skieurs canadiens.
En février seulement, le retour sur investissement était clair dans la vallée alpine de Planica, en Slovénie, lorsque Sonjaa Schmidt, 21 ans, de Whitehorse, au Yukon, a marqué l’histoire en devenant la première canadienne à remporter une médaille d’or en ski de fond aux championnats du monde de ski FIS U23. Il l’était une fois de plus lorsque Derek Deuling, lui aussi de Whitehorse, a fait équipe avec Jasmine Drolet de Rossland, en Colombie-Britannique, Max Hollmann de Thunder Bay, en Ontario, et Liliane Gagnon, de Québec, pour remporter l’or au relais mixte lors de la même compétition.
Lors de ces exploits et pendant les préparatifs de nombreux autres succès en ski de fond canadien, la National Winter Sports Development Association (NWSDA) a joué un rôle discret, mais essentiel.
Créée en 2008 en tant qu’initiative lancée par le titan des affaires et philanthrope de la Colombie-Britannique Bob Disbrow et sa famille, la NWSDA offre depuis un financement régulier pour le développement des skieurs de fond de partout au pays. Le financement est axé sur le soutien aux clubs pour les aider à payer et à former des entraîneurs qui permettront aux athlètes de niveau international de s’épanouir. Le financement aide également les clubs à rendre la profession d’entraîneur plus attirante en offrant du perfectionnement professionnel, un fonds de retraite et des avantages sociaux.
Bob Disbrow connaît bien l’innovation sportive, car il fait partie d’un groupe responsable de l’adoption des deux premières générations de pirogue à balancier à six places au Canada. Bob et sa femme Kim Kawagushi ont commencé à faire partie du groupe de ski de fond Lotus Sports Club dans les années 80 et le sport est rapidement devenu une passion partagée.
En 2001, en vacances à Soldier Hollow sur le site des Jeux olympiques de 2022, Bob et Kim ont été impressionnés par la performance des athlètes d’Équipe Canada lors de l’épreuve préparatoire de Coupe du monde. Cette performance les a inspirés à devenir des partenaires clés pour les Olympiques de 2002 et au-delà.
Après la récolte de médailles olympiques en 2006, Bob, Kim et leurs enfants, Fei et Brent, ont reconnu le besoin d’une aide continue pour les skieurs de fond canadien, ce qui a mené à la création de la NWSDA en 2008. Ils siègent maintenant au sein de son conseil d’administration.
Au cours des dix dernières années, la NWSDA a investi 1,4 M$ dans le développement du ski de fond par le biais de son partenariat avec Nordiq Canada et ses services aux clubs.
Jen MacKeigan, entraîneure du Whitehorse Cross Country Ski Club, comprend bien le rôle essentiel de la NWSDA pour aider à transformer les jeunes talents en skieurs d’élite.
« La NWSDA aide à offrir un entraînement continu aux athlètes, ce qui est absolument vital pour eux, » explique MacKeigan. « Sonjaa et Derek, dans la partie développement de leur carrière, ont toujours eu
le même entraîneur-chef, ils n’avaient donc pas à toujours essayer de s’ajuster ou s’adapter à une nouvelle personne tout en apprenant des choses majeures. »
« Nous avons vu des choses incroyables se produire (au Yukon). Au fil des années, nous avons produit beaucoup d’olympiens et de paralympiens : Emily et Graham (Nishikawa), Knute (Johnsgaard). Cette année, Sasha (Masson) est sur l’équipe de Coupe du monde. Puis, bien sûr, Derek, après une blessure, et Sonjaa, qui ont réalisé des performances incroyables chez les U23. »
« En étant toujours avec le même entraîneur, le développement et la progression sont plus rapides. Dans ce genre de partenariat, il faut apprendre comment l’autre travaille, comment donner et recevoir les rétroactions, apprendre comment leur enseigner des choses. De cette façon, lorsqu’il y a un problème, on peut se dire : “Ok, je sais comment gérer et régler ça.” On sait sur quoi on travaille d’un entraînement à l’autre et d’une saison à l’autre. »
« Je n’ai jamais entraîné ailleurs, seulement avec les jeunes du Yukon depuis quatre ans, donc je ne peux pas parler des autres milieux, mais je peux voir à quel point c’est bénéfique pour notre programme et je ne crois pas que nous aurions autant de succès si les entraîneurs changeaient tout le temps. »
Pensez pour un moment au fait que parmi les 20 Canadiens qui ont participé aux derniers championnats du monde juniors et U23, 19 ont été touchés par le financement de la NWSDA, tout comme de nombreux olympiens.
Cette année, le financement de la NWSDA a été partagé entre six clubs en Colombie-Britannique, cinq au Québec, trois en Alberta et en Ontario, un au Yukon et un au Nouveau-Brunswick. Nordiq Canada travaille avec la NWSDA pour choisir et aider les clubs qui reçoivent une aide financière.
Andrea Stapff a représenté le Canada en aviron aux Jeux olympiques d’été de 1980 et 1984 avant de se tourner vers une autre passion sportive en devenant entraîneure au Bulkley Valley Cross Country Ski Club à Smithers, en Colombie-Britannique.
« Un élément important est lorsque le club peut offrir tous les services, des programmes récréatifs aux programmes de haute performance, » explique Stapff. « Du développement des habiletés au développement des athlètes en compétition. »
« Ces bourses rendent cette offre possible, elles aident à mettre en place la direction requise pour orienter ce genre de développement, contrairement à un club entièrement dirigé par des bénévoles. Ces clubs peuvent quand même fonctionner et bien réussir, mais il y a une grande différence quand il y a une direction qui possède une expertise professionnelle pour organiser tous ces éléments, de l’encadrement au niveau communautaire jusqu’à l’élite. Le professionnalisme qui est possible dans l’aide quotidienne grâce au financement de la NWSDA offre cette expertise pour aider à guider les skieurs talentueux vers les plus hauts sommets. »
« Il est maintenant reconnu qu’il n’est pas possible d’y arriver à long terme en tant que bénévole, » dit Stapff. « Les gens ne choisissent pas ce travail pour y faire de l’argent. Ils le font, car ils aiment ça. J’aime le ski. C’est ma passion. Être capable de faire tout ça et d’être active dans le cadre de mon travail est un bonus.
On travaille avec les enfants et les parents qui sont fonceurs, qui performent, qui veulent réussir, alors ils sont prêts à essayer, à travailler fort. Le ski de fond est un sport difficile, ce n’est pas du tout facile. Ça fait en sorte qu’un certain type de personne est attiré par ce sport.
De mon point de vue, dans ma situation, savoir que le club a accès à ce financement me donne plus confiance en sachant qu’il y aura un travail à l’avenir et que le club s’engage à travailler avec des professionnels à titre professionnel.
Avoir l’aide en place me fait sentir mieux par rapport à la profession d’entraîneur. C’est une profession très particulière, et je crois qu’elle est souvent sous-évaluée. Ce financement permet de donner une valeur concrète à la profession. »
L’avis de Jen MacKeigan sur la continuité est partagé par Stapff.
« La continuité est essentielle pour tous : l’entraîneur, les athlètes, les familles, les personnes avec qui on travaille au club, » souligne-t-elle.
« J’occupe ce poste depuis un moment et quand j’ai commencé en tant qu’entraîneure bénévole, certains enfants avaient 5 ans, et j’ai été leur entraîneure jusqu’à la fin du secondaire. Puis, ils ont quitté le programme et ont été faire de grandes choses, comme participer à des Coupes du monde. C’est vraiment super de voir ça et d’avoir joué un rôle dans leur progression.
Il est important de reconnaître que les médailles de ces athlètes U23 cette année ne sont pas seulement le résultat des quelques dernières saisons. C’est le résultat du développement de jeunes athlètes qui ont participé à un programme de club avec constance, peu importe d’où ils viennent, qui avaient accès à un bon entraîneur dès le début. »
Le cheminement d’un débutant motivé vers une médaille U23 en Coupe du monde ou aux Jeux olympiques n’arrive pas du jour au lendemain. Ce cheminement demande des années de dévouement constant de la part des skieurs, des entraîneurs, des administrateurs de club et du personnel. Il demande également des partenaires financiers loyaux à long terme, comme la National Winter Sports Development Association.
Le rendement sur investissement est à la vue de tous.
« Cette aide sur une base régulière, quand d’autres sources de financement à d’autres niveaux vont et viennent, c’est énorme, » souligne Stapff.
« La plupart des autres subventions vont affecter ceux au sommet, et non à la base, là où tout commence. Ce type d’engagement, par la famille Disbrow et Kawagushi, cette fondation, permet de financer le niveau communautaire pour aider au développement du sport. Un sport que j’aime. »
« Sans cette aide, ça serait beaucoup, beaucoup plus difficile. »