La quête pour les médailles commence à Canmore pour l’équipe paranordique canadienne
Pour Mark Arendz, il n’y a pas d’obsession pour trouver comment battre ses précédents accomplissements ou comment répéter ses exploits.
Les anciens articles de journaux sont, selon lui, bons pour le bricolage.
Seul le moment présent importe.
Il y a bientôt 4 ans, l’athlète des Maritimes, aujourd’hui âgé de 31 ans, a marqué l’histoire canadienne en remportant six médailles (une d’or, deux d’argent, trois de bronze) pendant les 12e Jeux paralympiques d’hiver à Pyeongchang, en Corée du Sud.
Les cinq médailles individuelles et la médaille de relais remportées pendant une seule édition des Jeux lui ont mérité l’honneur de porter le drapeau canadien lors de la cérémonie de fermeture au stade paralympique.
« Je ne pense pas à faire mieux qu’il y a quatre ans, » dit-il. « Ce n’est pas ma priorité. Il y a définitivement des choses que je veux améliorer par rapport à Pyeongchang, des erreurs que je ne veux pas répéter. Je vais y arriver en utilisant des compétences sur lesquelles j’ai travaillé depuis quatre ans : la vitesse en ski, la vitesse au tir, la confiance au champ de tir, les éléments tactiques. »
« Il y a toute sorte de choses. Il faut simplement évoluer vers la prochaine étape. Ces Jeux vont être très différents et je vais être un athlète, un compétiteur très différent. »
« Je ne cherche pas à parler de ce que j’ai déjà fait ou de ce que je pourrais faire. Je veux être aussi bien préparé que possible lorsque je vais me présenter sur la ligne de départ. C’est là où tout se joue. Je dois tout donner et voir ce qui arrive. »
Ces cartes, pour Arendz et tous les espoirs canadiens, seront d’abord jouées pendant la fin de semaine. L’horaire de Coupe du monde paranordique retrouve un peu de normalité à la base principale du Canada, à Canmore, en Alberta.
« J’en parlais justement à mon mari aujourd’hui, » dit Emily Young, une médaillée d’argent et de bronze à Pyeongchang. « Ça semble tellement étrange de participer à nouveau à une Coupe du monde. Ça fait tellement longtemps. Mais en même temps, les sensations familiales d’excitation, de nervosité et d’anticipation reviennent. Toute la logistique derrière les rideaux accélère alors on peut vraiment sentir l’énergie qui bouillonne. »
« C’est vraiment un beau moment. C’est vraiment bien de pouvoir recommencer ici, à la maison. »
Menée par le bientôt sextuple paralympien Brian McKeever, le paralympien le plus décoré de l’histoire en ski de fond, l’équipe canadienne, maintenant plus étoffée, expérimentée et talentueuse, commence ses derniers ajustements pour se préparer aux Jeux d’hiver de Beijing, qui seront encore plus difficiles qu’il y a quatre ans.
Arendz, qui en sera à ses quatrièmes Jeux, dit : « On connaît maintenant le niveau de compétition. On n’y va pas seulement pour voir ce qui va arriver; on peut maintenant donner le petit effort supplémentaire, on comprend la dernière étape pour arriver à bien performer. »
« En sachant le niveau auquel on doit être, on peut y arriver dans nos mauvaises journées et le surpasser quand ça va bien. »
Bien que les dernières années, occupées par la pandémie, aient été frustrantes pour tous, Arendz a décidé d’adopter une approche tournée vers l’avenir pour maintenir son niveau d’intensité.
« Nous n’avons pas voyagé autant que d’habitude, ce qui veut dire qu’on n’a pas participé à autant de compétitions, mais ça m’a permis de me concentrer sur l’entraînement et les séances de haute intensité. Je crois que ça a vraiment débloqué pour moi quand j’ai commencé à penser à mes gains potentiels plutôt qu’à tout ce qu’on a perdu avec les annulations de compétitions et de stages d’entraînement. »
« Nous avons dû changer notre façon d’approcher les choses, mais c’est bien de revenir aux méthodes qu’on connaît. »
Il y a quatre ans, en Corée du Sud, l’équipe paralympique canadienne a remporté 28 médailles, ce qui était un record pour le pays et le troisième total le plus élevé parmi les 49 pays présents, tout en se classant au deuxième rang des médailles d’or avec un total de 8.
Avec cinq places pour les hommes et autant pour les femmes en Chine, l’équipe paranordique sera sans aucun doute essentielle à la récolte de médailles à Beijing, du 5 au 13 mars, où le Canada vise le sommet des classements.
« Tous nos médaillés de 2018, à l’exception d’un, seront de retour, » rappelle Kate Boyd, directrice de la haute performance paranordique. « Ils sont performants et ont de l’expérience. Nous pouvons aussi compter sur de nouveaux athlètes très prometteurs. »
« Malgré les défis de la COVID, nous sommes vraiment satisfaits du niveau de forme des athlètes et des performances qu’ils ont réalisées en début de saison. Nous avons vraiment hâte d’être à la Coupe du monde ici, chez nous, pour voir comment on se compare au reste du monde, parce que ça fait un moment qu’on ne les a pas vus. »
« La Russie va être à Canmore, ce qui est super. L’Ukraine et la Chine n’y seront pas, donc il est possible qu’on ne les voit pas avant janvier, aux Championnats du monde à Lillehammer. »
17 athlètes et deux guides ont été sélectionnés pour représenter le Canada à cette première étape de Coupe du monde. (LINK TO SELECTION DOCUMENT)
« Je le répète souvent, j’ai peut-être l’air de radoter, mais notre équipe est composée de personnalités fortes et de personnes athlétiques, » souligne Young. « On y va ensemble. »
« C’est bien de revoir presque toute l’équipe de Pyeongchang de retour. On y va en équipe pour s’aider les uns les autres sur la piste et en dehors. On se soutien émotionnellement, mentalement et physiquement. Ensuite, on va tout donner sur la piste. »
« Je me souviens qu’il y a quatre ans, à Pyeongchang, j’étais très nerveuse. J’y allais sans aucune attente par rapport aux médailles. Le fait de gagner cette première médaille, de m’enlever cette pression, était ce dont j’avais besoin. En allant aux Jeux maintenant, je sais comment on se sent et je connais le goût de la victoire, alors je veux y arriver encore. »
« Il faut voir ça comme une autre Coupe du monde. On le fait quatre fois par année. Et en réalité, c’est vraiment la même chose. Oui, il y a un peu plus d’anticipation, plus d’attention, plus de caméras et un processus plus long pour y arriver, mais essentiellement, tout est pareil : on se présente sur la ligne de départ, on donne tout, et on finit. Comprendre ça amène un certain sentiment de calme. »
La Coupe du monde se déroulera du 4 au 12 décembre au Canmore Nordic Centre.
« Nos athlètes sont très axés sur le processus, » se réjouit Boyd. « Ils font confiance à leur plan, à leur entraînement et au personnel qui les entoure. Notre préparation est prévue pour arriver au sommet de notre forme aux Jeux en mars. On travaille par rapport à ça. »
« Ils sont très excités d’aller à nouveau en compétition. Nous avons eu quelques essais et certains ont été en Finlande à la fin de la saison dernière pour une Coupe du monde qui n’avait pas été annulée, et les performances étaient très bonnes. »
« Nous sommes vraiment heureux avec nos athlètes et leur état d’esprit pour commencer l’année. C’est ce sur quoi on se concentre, on veut avoir confiance en se disant qu’on a eu du succès par le passé avec cette formule. On espère en avoir encore cette année. »