On y croit – Nordiq Canada lance son plan d’avenir
On entend souvent qu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud.
Même si ce fer est dehors dans des températures glaciales le long d’une piste enneigée.
« Tout le monde se rend compte que nous avons maintenant une belle opportunité, ce qui n’était pas le cas il y a un an ou deux, » dit le chef de la direction de Nordiq Canada, Stéphane Barrette.
« Des choses arrivent dans notre communauté d’athlètes, avec le développement des entraîneurs, partout. »
« Le programme paranordique a été notre fleuron. Nous avons remporté 60 % de toutes les médailles paralympiques du Canada avec nos athlètes en ski de fond et en biathlon. Nous faisons partie des meilleurs pays au monde, alors c’est sûr qu’ils méritent une grande reconnaissance. »
« Nous n’avons jamais eu autant de profondeur partout. L’an dernier, par exemple, nous avons connu les meilleurs résultats de notre histoire aux championnats du monde juniors et U23.
Ça en dit long sur les capacités de notre système.
C’est le bon moment. »
Cette ambition qui éclaire, ce sentiment de possibilités à l’échelle nationale, se reflète dans le slogan et mantra officiel du nouveau plan stratégique lancé par Nordiq Canada :
On y croit 2030.
Il se reflète dans des ambitions plus grandes.
Dans la chance de faire partie de quelque chose de spécial, de lancer une ère fructueuse pour le ski de fond au Canada, des clubs locaux jusqu’aux podiums internationaux.
Ce cadre comprend l’investissement de ressources financières, le partage de temps, la transparence et une volonté d’écouter les membres pour rehausser le sport à tous les niveaux.
« Il faut promouvoir le ski de fond comme un sport de choix pour les Canadiens, » ajoute Barrette. « Dans tous les volets, que ce soit pour le plaisir, pour être en forme, pour profiter du plein air ou pour devenir un champion olympique ou paralympique.
C’est notre responsabilité de promouvoir notre sport, d’en faire quelque chose d’encore plus grand que maintenant. »
Le plan ambitieux est basé sur trois piliers : l’excellence, le leadership sportif et le profil sportif.
Les investissements seront priorisés selon des cycles à court, moyen et long terme sur une période de huit ans pendant les prochains cycles olympiques/paralympiques. Dans les premières étapes du plan, nous allons investir grandement dans les initiatives de sport sécuritaire, la génération de revenus et la haute performance, car nous croyons que cela va permettre d’établir les bases de notre communauté pour qu’elle atteigne les objectifs à long terme indiqués dans le plan.
« Nous prenons actuellement de nombreuses décisions qui se basent sur un besoin urgent de profiter de nos athlètes talentueux, » explique Barrette. « Si nous attendons deux, trois ans encore, nous aurons manqué notre chance. »
Ce sentiment d’opportunité dont il parle n’est pas inconnu des athlètes.
« Nous avons un groupe talentueux qui progresse actuellement, » commente le phénomène junior Xavier McKeever, de Canmore, en Alberta, le dernier membre d’une famille légendaire dans le ski de fond au Canada, qui se trouve au cœur de cette nouvelle ère.
« Notre équipe progresse toujours depuis quelques années. Nous avons développé une belle camaraderie. Le fait que le groupe soit petit fait que nous passons beaucoup de temps ensemble, c’est excellent pour être une équipe, même si notre sport est principalement individuel.
Lorsque quelqu’un réussit, nous sommes tous heureux, ce qui aide à pousser tout le monde vers le haut, à prendre notre élan.
Je crois que nous le sentons tous. »
Ce sentiment d’accomplissements partagés s’étend au fil des années, bien sûr. Beckie Scott l’a certainement ressenti au centre de ski Soldier Hollow de Salt Lake City lorsqu’elle a remporté sa première médaille olympique sur deux en 2002.
« Au dernier virage avant la ligne d’arrivée, toute l’équipe de fartage et les techniciens étaient placés stratégiquement en montant la côte pour se relayer dans les encouragements, » se souvient Scott en pensant à sa première médaille historique (initialement une médaille de bronze, qui est devenue une médaille d’or) au 5 km poursuite dans une vidéo publiée par Nordiq Canada pour lancer son plan.
« Je me suis sentie… transportée par l’énergie et l’entrain de l’équipe de soutien et l’ensemble du groupe qui était passé des Jeux de Nagano à Salt Lake City ensemble.
Je me disais “C’est possible. Je peux y arriver.” Je savais ce que j’avais à faire et je l’ai fait. »
À 21 ans seulement, la détentrice de sept médailles paralympiques Natalie Wilkie a déjà connu ce sentiment de réussite commune, mais le sent devenir encore plus fort.
« Au début d’un nouveau cycle, tout le monde se sent frais et prêt à y retourner, » dit-elle. « Mais j’ai aussi remarqué un changement dans la haute performance… un changement d’attitude. L’attitude a toujours été excellente, mais les gens semblent maintenant encore plus motivés.
Même en regardant l’attitude du personnel dans les derniers mois, ils sont prêts à en faire plus pour les athlètes. »
Barrette dit que le financement pour la saison actuelle a été augmenté de 800 000 $ en retirant du fonds de priorité stratégique de l’organisme, qui a augmenté dans les dernières années pour profiter des opportunités lorsqu’elles se présentent. C’est maintenant le temps et d’autres retraits auront lieu pendant le cycle afin de donner aux athlètes la meilleure chance d’atteindre leur potentiel.
« Nous essayons vraiment d’aller chercher la génération de jeunes talents qui sont là, » souligne Barrette. « Notre objectif est de commencer à les intégrer au programme national de ski, de leur montrer ce qu’il en est, d’améliorer le mentorat avec leur entraîneur. »
« Tout cela représente un gros investissement financier. »
En poussant pour atteindre le succès sur la scène internationale, il souligne la nécessité absolue de développer une collaboration étroite avec les communautés de partout au pays. Pour continuer à bâtir la confiance envers l’organisme et offrir un environnement accueillant pour toutes les communautés de ski et les participants de tous les milieux partout au Canada.
Le but ambitieux est de viser la haute performance sur le circuit de la coupe du monde, aux championnats du monde juniors, à Milan/Cortina en 2026 et jusqu’en 2030 pour inspirer les jeunes athlètes qui participent déjà en ski de fond et entraîner plus de gens à essayer le sport et ce qu’il a à offrir.
« Nous savons que nous ne pouvons y arriver par nous-même, » dit-il franchement. « Nordiq Canada a besoin que tous, soit tous nos clubs membres dans les organismes provinciaux et territoriaux de sport, se sentent impliqués dans ce plan. Tout le monde doit mettre la main à la pâte et sentir qu’ils font partie de l’aventure. »
« C’est au cœur de notre stratégie : aider les athlètes du mieux que l’on peut pour augmenter leur chance d’obtenir d’excellents résultats internationaux. Nous allons pouvoir en tirer parti de nombreuses façons. Ce succès va se refléter dans les autres programmes de notre communauté et attirer l’attention sur notre sport, ce qui va ultimement attirer les commanditaires et inspirer plus de jeunes à essayer le ski de fond. Ces jeunes vont pratiquer notre sport toute leur vie avec leur famille ou chasser le rêve de devenir les prochains olympiens ou paralympiens du Canada. »
« Il y a un grand besoin de connexion et de communication, nous devons parler avec nos partenaires pour que tous trouvent leur place. Nous devons travailler de plus près, plus que jamais, avec nos partenaires provinciaux et territoriaux et leurs besoins, voir ce que nous devons régler pour espérer réaliser notre plan de façon durable à long terme.
Nous avons besoin d’un changement de culture, n’est-ce pas? Ça commence avec un peu d’humilité. Nous devons reconnaître que nous pouvons faire des erreurs et nous devons écouter les commentaires de tous dans notre communauté pour nous aider à franchir la ligne d’arrivée.
Ce qui compte, c’est de faire les choses dans la confiance et le respect, d’apprendre de nos erreurs et d’avancer. Cela permet un dialogue plus productif avec nos partenaires. »
Wilkie se réjouit d’entendre cette promesse. « C’est vraiment bien de l’entendre. Surtout avec les programmes de développement junior. On n’avait pas vraiment ça avant. Je crois que c’est une excellence façon d’amener les athlètes vers la haute performance. »
On y croit 2030.
Et avec raison.
« Dans le passé, nous avions des athlètes qui se glissaient dans le top 30, » dit Barrette. « L’an dernier, nous avons eu huit athlètes sur 12 dans le top 20 lors d’épreuves individuelles aux championnats du monde juniors, dont certains ont terminé dans le top 10. Xavier McKeever, par exemple. Tom Stephen. Et d’autres encore. Nous croyons avoir un groupe assez compétitif pour remporter des médailles dans les épreuves de relais. »
« C’est ce genre d’équipe que nous avons actuellement. »
« C’est quelque chose que nous n’avons jamais vu avant, à ce stade, même dans le temps d’Alex Harvey ou des autres athlètes qui ont remporté des médailles olympiques pour le Canada, que ce soit Beckie, Sarah (Renner) ou Chandra (Crawford), ou peu importe qui.
On regarde la génération actuelle d’athlètes, comme Natalie Wilkie, qui a remporté plusieurs médailles paralympiques même si elle est encore jeune. Elle pourrait être là pendant toute la durée du plan stratégique que nous lançons ensemble.
C’est très excitant.
Le potentiel est définitivement là. Tout le monde le voit et tout le monde est très excité. »
C’est le bon moment. Le talent, les moyens et l’opportunité sont en place.
Le fer n’a jamais été aussi chaud. On y croit.