Bourses AltaGas : une planche de salut pour les clubs qui tentent de convertir les indécis au ski de fond

6 Jan, 2021

Il y a près d’un an et demi, en périphérie de Bonnyville (pop. 6000), niché dans le Lakeland District au nord de l’Alberta entre Cold Lake et St. Paul, Les Parsons a épousé une fille de coin, faisant de ce milieu sa maison.

Le couple a scellé son union le vendredi 21 juin, au solstice d’été, en plein air, dans toute la splendeur de Lookout Point. La cérémonie s’est déroulée sur une piste de ski de fond.

Ce n’était pas une coïncidence.

Les Parsons est un visage connu des circuits national et international de ski de fond, car il a entraîné la médaillée d’or olympique Beckie Scott et le double champion du monde Alex Harvey.

Naturellement, la mariée, Sarah Parsons, est tout aussi fan de ski de fond et de plein air que son époux.

« Nous nous sommes dit “Wow!”, » dit Les. « Nous avons cette région incroyable pleine de lacs, de forêts, de collines et de criques pour nous amuser. Quel bel endroit pour offrir un programme de ski de fond. »

Ils ont donc décidé de lancer leur projet, le Bonnyville Cross Country Ski Club, cet hiver, avec des membres chez les jeunes et les moins jeunes des villes environnantes.

« Les gens faisaient déjà du ski ici, mais nous voulions rendre ça officiel, » explique Les Parsons. « Depuis, les inscriptions ont explosé. Nous avons déjà 100 membres. Tous les leaders sont des bénévoles de clubs régionaux, il n’y a aucun professionnel. Tout est géré au communautaire. »

C’est à ce moment qu’entre en jeu un coup de main d’un commanditaire de longue date du ski de fond, AltaGas.

Le nouveau club de Bonnyville a reçu une bourse de 6000 $ pour acheter de l’équipement grâce à un nouveau programme de bourses d’AltaGas pour soutenir les clubs.

« Nous n’aurions pas pu faire tout ce que nous avons fait sans le soutien d’AltaGas, » dit Parsons. « Si nous avions dû ramasser un paquet de skis en bois avec des bâtons en bambou et des fixations à trois broches, des vieux skis en fibre de verre… ce n’est pas ça qui attire les gens. Mettre un bon équipement entre les mains des jeunes et leur fournir des entraîneurs qualifiés et certifiés, c’est la base. »

« Nous avons le club. Nous avons des bénévoles qui sont prêts à s’occuper de l’administration. Il ne manque que le ski maintenant. »

« La bourse est une bouée de sauvetage. Nous venions de lancer le club lorsque nous avons entendu parler des bourses. Certains pensent : “Tiens, il y a une bourse. On pourrait ouvrir un club et aller la chercher.” Nous avions déjà tout mis en place, et c’est là que nous en avons eu connaissance. 20 personnes de la région sont venues pour suivre le cours d’Entraîneur communautaire – Initiation. »

« Les gens veulent s’impliquer et aider à la croissance du sport. »

« Je suis entraîneur depuis 35 ans et c’est vraiment merveilleux d’avoir ce genre de bourse d’AltaGas, ça aide à se lancer. Quelle belle façon de nous aider à prendre notre élan. »

AltaGas a offert un soutien financier à un total de 14 clubs allant d’Halifax, N.-É., à Quesnel, C.-B, grâce à ce programme. Avec une autre initiative, Ski à l’école, AltaGas a offert du financement à sept récipiendaires de plus au Canada. Les projets soutenus par exemple comprenaient notamment la promotion de l’activité physique dans les milieux défavorisés et l’achat d’un véhicule pour transporter l’équipement de ski.

Les subventions allaient de 1500 $ à 10 000 $.

La pandémie de COVID-19 a stimulé l’intérêt des gens qui se voyaient soudainement restreints dans leurs activités physiques; ils se sont mis à la recherche d’une nouvelle activité pour rester en forme tout en respectant la distanciation d’au moins 6 pieds.

« Notre sport est parfait pour respecter la distanciation physique, c’est pourquoi nous avons vu une grande augmentation des inscriptions, » remarque le chef de direction de Nordiq Canada, Stéphane Barrette. « Nous avons tenté de combiner différentes opportunités et nous nous sommes demandé comment adapter notre programme et notre soutien pour profiter de l’augmentation des inscriptions en ski récréatif et communautaire. C’est la façon dont nous avons réorienté en partie le financement provenant d’AltaGas qui, plus que jamais, soutient les différentes initiatives communautaires. »

Barrette estime que les inscriptions ont augmenté de 40 % par rapport à la fin de l’an dernier.

« Dans une année normale, le nombre de membres varie peu, » estime-t-il. « Chaque année nous perdons certains clubs et des nouveaux s’ajoutent, mais le nombre total de membres reste autour de 55 000-56 000. »

« Si la tendance actuelle se maintient jusqu’à la fin de l’hiver, nous allons atteindre 80 000 membres. C’est un bond historique. »

Il est important de se souvenir que nous vivons une période étrange.

« La principale raison pourquoi nous créons de nouveaux programmes est parce que nous voulons des nouveaux membres, des gens qui pratiquent notre sport et vivent une belle expérience » explique Barrette.

« Bien que nous soyons très heureux de cette augmentation, nous ne sommes pas naïfs. Nous ne tenons pas pour acquis que ces membres vont rester dans nos clubs et avec nous pour toujours, à moins de lancer des initiatives qui aident à garder ces gens. »

« Nous comprenons que jusqu’à maintenant, ils faisaient autre chose en hiver, peut-être du ski alpin ou des vacances dans le sud, alors ils ne pensaient pas que ça valait la peine de s’inscrire à un club. »

« Ils doivent vivre une assez bonne expérience cet hiver pour être prêts à changer leurs habitudes à l’avenir, lorsque nous revenons à une vie à peu près normale. »

« C’est le défi auquel nous devons faire face. »

Les bourses AltaGas sont conçues pour aider à améliorer ces expériences.

Un autre club qui a reçu une bourse (6000 $ pour un investissement dans les infrastructures) est le Club de ski Amos, situé à Amos, au Québec.

Le club, qui offre une inscription gratuite aux membres de 18 ans et moins, compte plus de 700 participants, dont 25 sont au niveau compétitif.

« Cette année, au secondaire, une période par jour est consacrée au sport, » expliquait Jean-François Gelinas, du club d’Amos, lorsqu’il parlait des intentions du club dans sa candidature pour la bourse AltaGas. « Nous faisons équipe avec le cyclisme : le cyclisme en été et le ski en hiver. Nous voulions avoir des pistes derrière les écoles. Il y en avait, mais rien pour les améliorer pour faire du ski. Nous devions emprunter les machines pour les préparer. Quelqu’un a décidé d’acheter une machine, mais il n’y avait pas d’équipement hydraulique classique (pour damer la neige). »

« Nous voulons des pistes parfaites derrière l’école secondaire. Il y a trois écoles primaires à proximité. Nous voulions partager les pistes avec les jeunes des écoles avoisinantes pour qu’ils puissent venir faire du ski dessus. »

« Près de 400 élèves du secondaire et du primaire vont faire du ski ici cet hiver. Nous espérons qu’ils vont aimer ça et s’inscrire à notre club avec leurs parents. »

Dans un effort pour entretenir l’intérêt des jeunes, Gelinas dit que le Club de ski Amos espère lancer un circuit de derby l’hiver prochain « avec des collines, des pentes et des sauts. »

En tant qu’entraîneur d’athlètes de ski de fond sur la scène internationale, Les Parsons comprend le besoin d’attirer les indécis et de les convertir au ski.

« Tout le monde peut avoir ses propres Jeux olympiques, » dit-il. « Pour certains jeunes, ce sont les Jeux d’hiver de l’Alberta. Pour d’autres, les championnats jeunesse de l’Alberta à Bragg Creek, ou encore un loppet local. Pour une personne de 80-90 ans, c’est de skier trois ou cinq kilomètres par jour. »

« Là est la clé : trouver ce que seront vos Olympiques. Définissez votre objectif et allez-y. Faites ce qu’il faut pour y arriver. »

L’aide financière continue d’AltaGas permet de réaliser cela.

« Il y a un excellent proverbe africain qui dit “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin” » note Parsons. « Nous l’avons changé pour dire “Seul on ski vite, ensemble on ski loin.” »

« Nous essayons simplement de faire sortir les gens pour qu’ils redécouvrent la nature. C’est la période d’écrans contre la période de ski. Pour l’instant, on se fait battre à plate couture par des écrans. Peut-être qu’on ne peut pas se mesurer à Minecraft ou Fortnite, mais nous allons quand même essayer, un jeune à la fois. »