Créer une culture fondée sur la sécurité et l’amour du sport en mettant l’accent sur l’excellence
Une culture gagnante est un élément essentiel au succès d’une nation dans tous les sports de haut niveau.
La combinaison d’idées, de croyances, de valeurs fondamentales et de codes de conduite contribue à cette culture et c’est un point de vue que Nordiq Canada a non seulement adopté, mais encouragé.
Avec l’engouement des entraîneurs et des athlètes, Nordiq Canada espère que l’objectif d’être le meilleur selon les principes établis par l’organisation sera atteint et récompensé.
« Pour être tout à fait honnête, la culture est venue d’À nous le podium, » a expliqué Robin McKeever, entraîneur en chef de l’équipe para-nordique canadienne. « Ils ont mis les sports d’hiver au défi de créer une culture d’excellence. À l’époque, je ne savais pas ce que signifiait vraiment une culture d’excellence.
« En général, dans le programme para, nous avons un groupe d’athlètes que nous voulions essayer de soutenir du mieux possible. Les athlètes ressortent de ce milieu de travail en se sentant plus à l’aise ; ils ont plus de confiance en eux. Je crois que si le personnel travaille dans cette culture d’excellence, les athlètes vont le ressentir et tenter d’atteindre les meilleures performances. »
Il est important pour nous tous, en tant que responsables du programme, de travailler avec les athlètes pour les aider non seulement à comprendre les paramètres, mais aussi pour les encourager à trouver comment ils peuvent s’intégrer individuellement dans ce contexte.
« La première façon de mobiliser les athlètes et de soutenir une culture d’excellence est de d’abord comprendre quels sont leurs propres besoins dans leur vie, et ensuite, dans le sport », a souligné M. McKeever.
« Dans le monde du parasport, il est tout à fait possible de pratiquer des sports (de haut niveau) plus tard dans la vie que les sports pour personnes valides. Il est possible qu’ils n’aient pas eu ce développement à un jeune âge. C’est un facteur important lorsqu’il s’agit de sport de haut niveau. »
McKeever sait de quoi il parle. Après avoir passé plusieurs années au sein de l’équipe nationale valide avec laquelle il a représenté le Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 1988, il est devenu guide pour son frère (Brian McKeever) en 2002. Le duo a remporté de nombreuses médailles lors des trois Jeux paralympiques suivants : 2002, 2006, 2010. Il s’est orienté vers l’entraînement en 2007.
« Ce qui est intéressant est qu’en 2002, la principale préoccupation de la communauté parasport était de participer à un événement », a-t-il expliqué. « L’attitude entourant l’événement était que c’était juste pour le plaisir. Cela ne me convenait pas très bien. Pour moi, gagner des médailles était obligatoire. »
Puis il y a eu une modification sérieuse de l’idéologie.
« La principale chose que nous devons changer, c’est de nous assurer que toutes les personnes impliquées dans notre système le font par amour du sport », a-t-il déclaré. « Dans un monde où le financement est souvent axé sur les résultats, nous devons faire en sorte que les athlètes se sentent soutenus, surtout lorsqu’ils n’atteignent pas les résultats qu’ils recherchent. Il existe de nombreuses options parmi lesquelles ils peuvent choisir. Nous devons faire appel à leur amour du sport pour qu’ils s’engagent à concourir au plus haut niveau.
« La chose la plus importante est que si vous aimez le sport, nous devons comprendre les valeurs de l’engagement et des résultats. C’est beaucoup de pression sur les athlètes. Nous devons nous assurer que nous disposons d’un personnel très professionnel pour les soutenir. Le personnel doit montrer l’exemple. »
Une culture ancrée dans l’excellence ne se résume pas à des médailles à tout prix. La culture commence bien avant qu’un athlète ne chausse une paire de skis de fond et se dirige vers la ligne de départ.
Sarah Daitch, une ancienne athlète de l’équipe nationale qui a participé aux championnats du monde juniors et aux championnats du monde entre 2008 et 2011, fait partie du conseil d’administration de Nordiq Canada. L’une des activités sur lesquelles elle travaille a trait à la sécurité dans le sport et l’application rigoureuse de ces pratiques.
« Nous sommes tous sur la même longueur d’onde pour en faire une priorité », a déclaré Mme Daitch. « Un autre membre du conseil d’administration et moi-même avons soutenu l’équipe de direction dans la mise en œuvre de certaines des mesures que nous essayons de prendre ».
En plus de son partenariat avec le Groupe Sport Law and Strategy pour créer une stratégie pour un sport sécuritaire et l’équité entre les sexes qui sera mise en œuvre à tous les niveaux à travers le pays, Nordiq Canada a récemment mis à jour la Politique sur le harcèlement afin qu’elle soit conforme à celle des autres fédérations sportives à l’échelle nationale.
« Les nouvelles lignes directrices et les procédures de dépôt de plaintes qui sont en place ont été communiquées à tous les athlètes, ce qui constitue un élément de l’engagement des athlètes », a déclaré Mme Daitch. « Un autre élément qui aura un effet positif est l’exigence formulée par Nordiq Canada selon laquelle un membre du personnel masculin et féminin doit être présent lors de tous les voyages où les athlètes représentent le Canada.
« C’est important car, contrairement à l’époque où je représentais le Canada, il n’y a jamais eu de femme dans le personnel de Nordiq Canada. Il y a maintenant plus de sécurité en place qu’il y a quelques années, nous avons donc le sentiment de faire des progrès. »
Un signe de l’engagement primordial de Nordiq Canada envers la sécurité des athlètes se trouve sur la combinaison de course de l’équipe nationale.
« Le numéro de la ligne d’assistance du sport canadien figure sur le col de leur combinaison de course. Nous voulions que le message soit ‘nous sommes derrière vous’», a ajouté Daitch.
Les athlètes sont des exemples vivants de cette nouvelle culture au sein de Nordiq Canada et ils se sont engagés à le crier haut et fort. Ils ont inscrit les valeurs de l’équipe sur des cartes de poche qu’ils trimbalent avec eux.
Julian Smith, un nouveau venu dans l’équipe nationale senior, attribue le mérite de l’exercice des cartes à l’entraîneur en chef Erik Braten.
« Lors du premier camp de l’année en juin, à Canmore, nous étions tous assis dans une pièce et il y avait deux grandes feuilles adhésives de 18 pouces par 18 pouces », dit-il, « et nous avons décidé en groupe d’écrire sur l’une ce que serait une journée d’entraînement réussie en équipe et sur l’autre ce que serait une journée de course réussie en équipe. Ces feuilles sont affichées sur le mur d’Erik. »
Les cartes de poche ont ensuite été imprimées avec ces mêmes mots mis en évidence.
« Au début de chaque camp et de chaque course, tout le monde reçoit cette carte », a expliqué M. Smith. « Nous avons donc élaboré un plan de référence en tant qu’équipe, afin d’être tous sur la même longueur d’onde. Je pense que c’était un bon premier pas vers la création d’une culture d’équipe fondée sur le succès et la bonne volonté.
« Dans un sport individuel, c’est rassembleur de savoir que la personne à nos côtés sait que nous évoluons peut-être vers des choses différentes, mais de la même manière, même si les objectifs diffèrent, vous comprenez tous les deux en quoi consiste l’objectif de l’équipe à n’importe quel moment. Je pense que c’est très rassurant. C’est important de savoir que vous êtes dans la même situation. »
Ces exercices de valorisation de l’équipe, de la culture et des valeurs devraient porter leurs fruits, non seulement en termes de victoire, mais aussi en termes d’unité sur la scène mondiale du ski de fond.
« Pour moi, en tant qu’ancienne athlète, c’est sans précédent », a déclaré Mme Daitch. « Jamais, au cours des 20 dernières années, une telle initiative n’a été prise, alors je pense que c’est une démarche plutôt bien pensée. »