Fonds de développement de Nordiq Canada – Investir dans l’avenir du Canada
Ted Kalil a pu constater par lui-même à quel point le Fonds de développement de Nordiq Canada (FDNC) peut être utile.
« Je me souviens avoir parlé avec certains des athlètes sur le site de la Coupe du monde à Québec en 2019, debout près des pistes », a commencé Kalil, membre du conseil d’administration de Nordiq Canada et président du comité du FDNC.
« Je me rappelle que le sprint était le vendredi et qu’il y avait des courses de distance le samedi et le dimanche. J’ai parlé à certains des athlètes après qu’ils aient vécu leur première expérience de participation à une Coupe du monde et, dans quelques cas, ils se sont fait écraser par certains des meilleurs au monde. On se demande un peu quelle sera leur réaction. Je me souviens que certains d’entre eux m’ont regardé – la réaction était la même chez chacun d’entre eux – et, je simplifie, mais ils ont tous dit : « J’ai hâte de retourner à l’entraînement ».
« C’était tellement motivant pour eux de constater le niveau élevé au sommet du sport. Alors, je me suis dit, ça vaut vraiment la peine de faire ça ».
Le FDNC, un fonds de dotation permanent, a été créé par le conseil d’administration de l’organisation il y a trois ans. Les fonds initiaux ont été fournis par Nordiq Canada, pour un montant d’environ 60 000 dollars. Grâce aux dons des principaux donateurs au cours des deux dernières années, ce montant est passé à environ 100 000 dollars.
« La première fois que nous avons véritablement utilisé ce fonds pour soutenir des athlètes, c’était il y a un an et demi », explique Kalil. « Nous avions l’intention de faire la même chose en mars dernier pour les Coupes du monde à Québec et à Canmore, qui ont été annulées à cause de la COVID. Mais notre intention était d’apporter un soutien à ces compétitions ».
Au printemps 2019, les athlètes participant aux Championnats du monde juniors et des moins de 23 ans ont reçu une aide financière. Les coûts d’un camp de préparation organisé en Norvège – dirigé par nul autre que le champion du monde canadien et athlète olympique à quatre reprises Devon Kershaw – ont également été payés.
Anne-Marie Petitclerc, une skieuse québécoise qui entame sa dernière saison en tant que junior, a bénéficié de cette expérience.
« Je suis très reconnaissante car je n’aurais pas pu faire beaucoup de choses sans ce soutien l’été dernier, et probablement cet été lorsque la COVID sera terminée », a-t-elle expliqué. (Le camp de Norvège) a fait une énorme différence parce que ça permet de voir le niveau international. C’est super important de pouvoir établir des liens avec d’autres pays et de s’entraîner avec eux, de voir d’autres personnes motivées et la façon dont elles s’entraînent.
« L’été dernier, nous avons fait plusieurs camps et nous nous sommes également entraînés avec les athlètes seniors au Canada. C’est bien de s’entraîner avec des filles plus rapides. Pour ma part, j’ai pu m’entraîner sur le tapis roulant (nordique) et cela a beaucoup changé ma technique. Ça m’a renversé quand j’ai participé aux mondiaux juniors et que j’ai vu la compétition là-bas. C’est bien d’avoir cette réalisation en tant que junior, ça confirme qu’il faut continuer à travailler ».
Le fonds cible le groupe Prochaine génération, c’est-à-dire les jeunes athlètes qui, on l’espère, feront un jour partie de l’élite internationale du sport.
Xavier McKeever, de Canmore, est l’un d’entre eux.
À 16 ans, McKeever était trop jeune pour participer au camp norvégien, mais il s’y est entraîné pendant une semaine sous l’œil attentif de Kershaw, dans ce qu’il a appelé un moment fort de l’été.
« C’est certain que ça a été utile, d’avoir accès à des programmes avec l’équipe comme des pré-camps pour se préparer aux mondiaux juniors et ce genre de milieu pour s’entraîner en groupe », a-t-il noté. « Le fait d’avoir des camps ouverts à tous est une bonne chose, et une étape indispensable, pour le développement des skieurs – avoir cette possibilité de s’entraîner avec les membres de l’équipe nationale de ski. Mais aussi grâce à d’autres choses comme les programmes de soutien à l’entraînement, les évaluations de zones et les évaluations progressives. Avoir accès à des entraîneurs de musculation. Les fonds supplémentaires permettent de réaliser tout ça, c’est donc essentiel ».
La tâche du comité du FDNC est de superviser le fonds de dotation en collaboration avec le comité des finances. Il est également chargé de solliciter des dons et de fixer les critères de sélection des candidats.
Au cours de la première année, le comité du FDNC n’a pas lancé de demande de propositions.
« Nous avons décidé de faire un pas de plus et de le rendre un peu plus accessible », explique Kalil. « Nous allons bientôt lancer notre demande de propositions. Nous allons élargir les candidatures aux divisions (provinciales et territoriales) et aux centres d’entraînement (l’un des trois centres nationaux). Nous élargissons un peu le cercle.
« Ce que nous recherchons en termes de critères, c’est de faire en sorte que cela profite à un grand nombre d’athlètes, de préférence d’une grande région ou de plusieurs régions. Nous voulons nous concentrer sur le développement des athlètes pour qu’ils soient compétitifs au niveau international. Notre financement ne sert pas à financer le programme de ski à l’école. Nous cherchons à donner la priorité aux projets qui se déroulent au Canada. Ce n’est pas ce que nous avons fait avec le camp d’entraînement en Norvège, mais c’est notre intention de départ.
« Et nous souhaitons également des projets très visibles qui sensibilisent au développement des skieurs d’élite canadiens. En faisant ça, nous espérons que ça contribuera également à faire connaître le Fonds de développement de Nordiq Canada ».
Le comité accordera un mois aux groupes intéressés pour soumettre une proposition, après quoi il examinera toutes les demandes à l’aide d’un tableau de bord objectif. Le comité communiquera avec les groupes des propositions retenues, on espère avant la fin du mois d’août.
On espère que le legs du fonds se développera grâce au soutien des athlètes et des institutions qui en bénéficient, principalement à travers la promotion et la reconnaissance du financement. L’objectif final est bien sûr d’aider les jeunes skieurs canadiens à atteindre la gloire en réduisant leur charge financière. Et la communauté des entraîneurs en est reconnaissante.
« Avec la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous sommes toujours assez loin du noyau central de ce sport, l’épicentre européen », a souligné l’entraîneur de l’équipe nationale de ski, Erik Braaten. « Mon but n’est pas d’aller en Europe aussi souvent que possible, mais de créer un équilibre entre voir ce qui existe et en faire l’expérience – comme le camp international où nous sommes allés – et ensuite créer notre propre voie au Canada. Nous n’essayons pas de copier la Norvège ou l’Italie ; nous voulons connaître ce qui existe et décider de ce que nous voulons faire en équipe.
« C’est un équilibre délicat », a poursuivi M. Braten. « Il est certain que ce qui se passe au Canada est important du point de vue du développement des jeunes. Il est évident que le Canada est la pièce maîtresse du processus de développement. Mais si vous rêvez d’être médaillé olympique, il y aura beaucoup de voyages, au-delà du Canada ou de l’Amérique du Nord.
« Créer de bons camps au Canada où même ceux qui ne font pas partie de l’équipe nationale de ski ont la possibilité d’y participer lorsque nous sommes au pays. Pouvoir réunir les athlètes les plus prometteurs avec ceux qui veulent être à ce niveau est un atout. Cela donnera à chacun la possibilité d’atteindre ce niveau. C’est ce sur quoi nous nous concentrons avec ce financement ».