Nouvelles de Nordiq Canada

Les gagnants des prix 2022 de Nordiq Canada sont…

24 Juin, 2022

Son implication sur les pistes et dans les salles de réunion l’a amené d’un bout à l’autre du Canada. Même à l’étranger, en Autriche et en Suède, en Norvège, en Italie et en Allemagne.

Depuis cette première compétition il y a plusieurs années, à ce qui a été sa base pendant près de 20 ans, un souvenir reste gravé dans sa mémoire, comme un dessin très net.

« C’était à une compétition Nor-Am au Canmore Nordic Centre en 2007, » se souvient Mike Norton. « Je me souviens de tous les détails en 3D comme si c’était hier. Je peux vous dire exactement le parcours que nous avons pris et la motoneige que j’utilisais. »

« Je me souviens que je travaillais tard le soir et j’étais fâché, parce que personne n’aidait. Je marmonnais : “Est-ce que je suis le seul qui travaille ici? Qu’est-ce qui se passe?” »

« C’était mon éthique de travail à l’époque. Les autres disaient : “Ce gars-là travaille tout seul toute la nuit. C’est pour moi!” J’aidais sur la piste dans ce temps-là. »

« Je n’aurais jamais pu imaginer commencer une tâche et ne pas la terminer. Dans ce genre de travail, on fait la tâche jusqu’au bout. Beaucoup de gens dépendent de nous. »

« Le parcours doit être parfait. J’étais très fonceur, y’a pas à dire. “Quel cours je dois prendre? Où est-ce que je m’inscris? Qu’est-ce que je peux faire?” »

« Ça me rend fou quand quelque chose n’est pas droit ou parfait. »

Cette obsession pour les détails et la croyance qu’aucune tâche n’est trop petite, en plus de sa passion pour le sport, se sont manifestées dans une multitude de rôles.

Officiel, traceur, superviseur, juge; il a tout fait.

Avec les années, Norton est devenu délégué technique de la FIS et a travaillé jusqu’à devenir inspecteur pour l’homologation, il a participé à des épreuves de coupe du monde et siégé au conseil d’administration de Nordiq Alberta, et il a également été gestionnaire des installations et du sport au Bill Warren Training Centre (pour superviser le Beckie Scott High Performance Training Centre sur le glacier Haig au pays de Kananaskis, en Alberta).

Tout ça frôle à peine la surface de sa préparation/gestion d’évènements.

Après avoir commencé au milieu des années 90 au Parc Olympique Canada de Calgary, il se retrouve parmi les récipiendaires des prix annuels de Nordiq Canada 2022 pour le Prix Dave Rees, qui est remis à une personne qui a un engagement à long terme extraordinaire envers le sport au Canada.

 

Les autres récipiendaires des prix 2022 sont :

*Prix Firth : Shawne Kokelj de Yellowknife

*Prix de bénévole de l’année : Eric Luiker de Fredericton, N.-B. et Grant Hall (à titre posthume) de Thunder Bay

*Prix des médias : Doug Stephen de Calgary

 

« Ma première réaction en apprenant la nouvelle? Je suis trop jeune! » admet Norton en parlant de cet honneur.

« Je regarde les autres récipiendaires de ce prix… je fais ça depuis environ 20 ans. D’autres qui l’ont reçu sont impliqués depuis 60, 50, 40 ans. »

« Honnêtement, je me disais : “Ho là! Attends un peu. Oui, j’ai fait des choses, mais…” »

« Je pense à Dave Rees lui-même. Ou à Blair Dunbar. Dunbar l’a peut-être remporté (le prix Dave Rees) deux fois. Il a 75 ou 77 ans, il a eu 4 cancers. Je veux dire… cet homme faisait du bénévolat avant que plusieurs ne soient nés. »

« Nous sommes très choyés ici. Je ne veux pas diminuer ce que nous faisons, mais nous sommes à l’un des meilleurs centres nordiques au monde. Nous avons beaucoup de matériel à notre disposition. Si on n’arrive pas à présenter un évènement quasi parfait, c’est qu’on a un problème. »

« J’ai commencé à m’impliquer plus et à voyager, à voir d’autres installations, la barre montait et descendait. J’ai rapidement réalisé que Canmore avait l’une des barres les plus élevées au monde. »

« J’allais aux coupes du monde un peu partout et je me disais : “C’est bien, mais c’est mieux à Canmore.” Sérieusement. »

« Je suis très touché. »

Kokelj, qui quitte son rôle de présidente de Cross Country Northwest Territories après quatre ans en charge et six au sein du conseil, a ressenti la même incrédulité lorsqu’elle a su qu’elle recevrait un prix.

« Je suppose que c’est en partie parce que je connais Sharon Firth, » reconnaît-elle. « Sharon est tellement un pilier de force, un modèle pour tellement de gens, surtout ici, dans les Territoires du Nord-Ouest. »

« Recevoir un prix nommé en son honneur est plutôt incroyable. Lorsque je l’ai appris, la première chose que j’ai faite était de lui envoyer un message texte. »

« Pendant des années, Sharon allait dans les écoles et skiait avec les enfants. Il fait noir. Il fait froid. Mais elle ne mâchait pas ses mots. “Aller! On y va. On bouge. On va s’amuser.” »

« Elle était une vedette pour eux. Une idole. Une motivatrice. »

L’impact de Kojelj dans les collectes de fonds, l’organisation des compétitions locales et l’aide logistique pour les équipes qui étaient en déplacement hors du territoire, ce qui est toujours un défi pour les habitants du Nord, est tout aussi profond.

« J’aime travailler avec les gens pour trouver des idées et des solutions, » dit-elle. « C’est ce qui peut être vraiment excitant, de voir une nouvelle vague de Jeux d’hiver de l’Arctique ou de Jeux d’hiver du Canada. Voir des athlètes surexcités de participer à ces compétitions incroyables, c’est vraiment excitant. »

« Le fait de recevoir les bourses postsecondaires que nous offrons et de voir ces investissements dans nos futurs entraîneurs, c’est exaltant de les voir venir aux Territoire du Nord-Ouest, aller dans un club et commencer à aider. »

Au cours des six dernières années, le nombre de membres dans les Territoires du Nord-Ouest a augmenté de 40 %.

« Nous avons 33 communautés dans les Territoires du Nord-Ouest et seulement 4 clubs. Nous sommes très chanceux d’avoir les clubs, les programmes et les compétitions qu’ils organisent et les bénévoles incroyables pour continuer à les organiser. »

« Cela étant dit, nous avons d’autres communautés pleines de gens qui pourraient être des skieurs. Nous les exposons à l’activité et au plein air. Parfois, on réussit à organiser des activités dans les communautés qui n’ont pas de club, surtout avec les enfants, mais pas seulement. Je trouve ça phénoménal. »

« D’entendre les rapports des évènements, des clubs ou autres, bien sûr. Les activités hors des clubs, surtout, ça vient nous chercher, on se sent vraiment bien. Surtout maintenant, avec les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation qui cherche à donner du pouvoir, motiver et activer, à offrir des capacités dans les communautés. »

« C’est spécial de jouer un petit rôle dans ces changements. »

« Spécial » est aussi un adjectif qui s’applique à l’influence du Torontois Luiker en ski de fond depuis son déménagement à Fredericton, au Nouveau-Brunswick (la province natale de sa femme).

En 2012, il a fondé l’équipe de ski de compétition Wostavea Cross Country Ski Club et il continue à le gérer. Wostavea est devenu le plus grand club de la région de l’Atlantique avec près de 1100 membres et 45 kilomètres de pistes à deux endroits.

Luiker croit que le changement d’installations a eu lieu grâce au succès du programme.

« Tout a commencé dans au parc Odell au centre-ville, où on trouve des forêts de pruches magnifiques, mais elles ont des limites, » explique-t-il.

« À l’époque, j’étais coordonnateur des programmes Jackrabbit et un directeur des loisirs disait que nous devrions déménager à Killarney, qui est un parc urbain juste en dehors de la ville. En faisant ça, on a pu grandir. On a engagé quelqu’un qui savait concevoir des pistes de ski de fond, ce qui fait qu’on a maintenant des très bonnes pistes. Nous avons amassé des fonds pour un PistenBully et nous avons lancé ce que nous appelons le Cross Country Terrain Park. »

« Ce sont de grandes infrastructures et des grands espaces. Nous avons beaucoup grandi depuis et je crois que notre déménagement à Killarney a été une très grosse étape dans cette expansion. »

« L’autre chose, c’est qu’on amène un niveau de ski de fond qui n’a jamais été vu à Fredericton avant. »

Avec une maîtrise en physiologie de l’université de Guelph, Luiker continue d’être émerveillé par le niveau de conditionnement en ski de fond.

« Le niveau de forme physique d’un skieur de haut niveau est incroyable, » dit-il. « Pour moi, rien n’est plus difficile que de monter une côte en ski. Ça demande un niveau de cardio incroyable. »

« C’est incroyable de voir les athlètes performer à ce niveau. Ça me rend fier de notre sport en sachant le dévouement que ça demande pour se rendre là. On ne peut pas juste s’en remettre à la chance et se dire “Je vais essayer ça cette année et l’an prochain je vais être un bon athlète.” »

« Non. Désolé. Ce n’est pas comme ça que ça marche. »

Hall, qui est décédé en décembre 2021, a passé plus de 10 ans au sein du conseil d’administration du Lappe Nordic Ski Club à Thunder Bay, en Ontario. Pendant ce temps, les revenus du club ont explosé, passant de 25 000 $ à 140 000 $, et une grande partie de cette croissance est grâce à l’infatigable Hall.

Il est bénévole dans le club depuis le début des années 2000 avec sa femme, Judy. Leurs deux filles ont été membres du club.

En 2005, la famille Hall s’est vue remettre le prix Diehard, qui est remis aux personnes qui représentent le summum des bénévoles en ski de fond.

Du côté médiatique, les nombreuses photos en action de Doug Stephen, disponibles pour les athlètes de Nordiq Canada et leur famille, ont aidé des familles à conserver des souvenirs de moments précieux, des courses inoubliables et des souvenirs mémorables et elles sont très utiles à la promotion du sport.

Les gagnants des prix de Nordiq Canada 2022 partagent d’innombrables qualités avec d’innombrables d’autres participants en ski.

Engagement. Passion pour le sport. Un amour du plein air et une appréciation de son abondance.

Et un sens aigu de ce qu’on pourrait appeler, à défaut d’un meilleur mot, du devoir. Envers le ski, envers ses participants et envers sa croissance continue.

« On pense toujours qu’on ne fera jamais assez pour mériter une reconnaissance comme ça, » dit Kokelj, qui parle au nom de tous. « On se dit toujours : “J’aurais pu faire ça autrement.” »

« Les gens parlent toujours de ce qu’on donne. C’est vrai qu’on donne. Mais honnêtement, on se sent parfois un peu égoïste, car ce qu’on reçoit en retour est tellement merveilleux. »