Stéphane Barrette à la barre de Nordiq Canada avec passion et humilité

28 Oct, 2020

Passion.

C’est un trait qui se trouve souvent en tête de liste lorsque l’on recherche le leader parfait.

Sans aucun doute, Stéphane Barrette a les qualités requises.

Cependant, il l’avoue, ce n’est pas une passion innée, mais plutôt une qui a grandi au fil du temps.

« Je crois qu’une référence qui vient en tête, que ce soit avec des scientifiques, des chercheurs ou des athlètes, c’est qu’ils réfléchissent sur les personnes qui ont influencé leur vie et parfois, ça peut être un professeur qui date d’aussi loin que l’école primaire, » explique Barrette, qui a récemment été nommé chef de la direction de Nordiq Canada. « C’est la même chose pour moi, même si je n’ai pas commencé le ski aussi tôt que ça. Je skiais de temps en temps avec mes parents, mais ce n’était pas un sport que l’on pratiquait toutes les semaines. C’est venu plus tard, lorsque j’avais environ 17 ans. »

« Le hasard a fait que j’ai rencontré des gens qui en savaient plus sur le ski de fond, qui étaient mieux équipés et qui m’ont montré différents aspects du sport, c’est ce qui a fait que j’ai accroché et j’ai développé ma passion avec le temps. Ce n’est pas comme recevoir un vaccin et tout d’un coup, vous êtes passionnés. C’est pourquoi je me suis impliqué à différents niveaux depuis maintenant 35 ans, d’abord en tant qu’athlète, entraîneur, puis administrateur. »

Barrette, qui aura 54 ans le mois prochain, est dans les rangs de Nordiq Canada depuis 15 ans. En fait, il était le chef de direction par intérim pendant 5 mois, le temps de trouver le bon candidat. Comme il arrive souvent dans la vie, le bon choix se trouvait sous nos yeux.

« Je pense que c’est un reflet de la confiance et du respect de la communauté, » commente Barrette, originaire de Montréal, par rapport à sa nomination. « Ça veut dire beaucoup pour moi, le fait de pouvoir me qualifier comme candidat à l’interne. Je sais que je me suis mesuré à plusieurs candidats en dehors de l’organisme et de la communauté. Le fait que le conseil d’administration ait reconnu que j’ai fait du bon travail et qu’ils ont confiance en ce que j’ai fait est très apprécié. »

Barrette était le directeur du développement des athlètes et des entraîneurs de Nordiq Canada depuis 2014. Il a également été gestionnaire adjoint de la haute performance pendant 8 ans. Avec un tel CV en tête, Jennifer Tomlinson, présidente du conseil d’administration de Nordiq Canada, a expliqué pourquoi Barrette était le choix parfait.

« Je ne crois pas qu’une autre personne au Canada ait une aussi bonne connaissance de l’étendue complète de notre système de développement des athlètes, » dit-elle. « Il connaît nos capacités actuelles pour le développement des athlètes, alors quand on parle de haute performance, il peut faire le lien entre le développement des athlètes et la haute performance et il sait comment bâtir un système plus développé que celui que nous avons en ce moment. Cette connaissance est la clé. »

« Deuxièmement, avec son expérience en développement des athlètes et des entraîneurs, ses relations dans notre communauté sont profondes et étendues. Ses connaissances couvrent l’ensemble du pays. Il a travaillé avec toutes les divisions et la plupart des entraîneurs, ce qui fait en sorte que sa capacité à rejoindre tous les recoins de notre communauté est, une fois de plus, supérieure à la moyenne. »

« Troisièmement, grâce à ses connaissances et ses contacts, il réussit à accomplir des choses. »

Pour avoir fait partie de l’organisme depuis aussi longtemps, Barrette a une bonne compréhension des besoins pour être son leader.

« Une combinaison d’un bon communicateur, mais avec une dose d’humilité, » dit-il. « Je crois que c’est particulièrement important de se rappeler que nous n’avons pas à défendre les actions ou les décisions qui n’étaient pas idéales. Je crois qu’un des éléments d’un bon leader est également de savoir reconnaître lorsque des erreurs sont commises. Nous sommes tous humains. Ce qui compte, c’est d’apprendre de nos erreurs, de passer à autre chose et, idéalement, ne pas les répéter. »

« Le leadership, la communication, l’humilité et le travail avec les autres, la collaboration dans la communauté; selon moi, voilà les éléments clés qui vont faire de ma tâche un succès. »

« Il peut décrocher le téléphone et appeler la personne qui connaît X, Y ou A, » dit Tomlinson, « car il connaît tout le monde. Lorsque Stéphane vous appelle, vous savez qu’une bonne conversation vous attend. »

Barrette était membre de l’équipe nationale au début des années 90, ainsi qu’entraîneur à différents niveaux dans la province. Il est très conscient de ce que l’atteinte de l’élite demande et que le travail se fait en collaboration avec d’autres organismes à d’autres niveaux, conformément aux deux missions de Nordiq Canada de « mettre tous les Canadiens sur des skis et de voir plus d’athlètes canadiens sur les podiums. » Ces deux facteurs se retrouvent dans ces buts pour l’organisme.

« Le but d’ensemble est de créer un cercle de participation, alimenter la haute performance et d’avoir une participation qui alimente la haute performance, » dit-il.

« Par exemple, en développant plus de skieurs de calibre mondial, nous pouvons en profiter d’un point de vue marketing en créant une effervescence et en encourageant plus de personnes de tous âges et toutes origines à faire du ski; en retour, si la participation augmente et que plus de personnes se joignent à des clubs et des programmes, certains d’entre eux vont participer aux programmes compétitifs. L’augmentation de notre bassin de talent est très importante, car inévitablement, certains d’entre eux vont devenir des skieurs de calibre mondial. »

« Les deux aspects sont complémentaires et c’est ce que nous voulons promouvoir. C’est un objectif global et plusieurs sous-objectifs vont nous aider à y arriver. »

Tenter de gouverner un navire aussi imposant que la communauté de ski de fond au Canada est tout un défi. Le faire en temps de pandémie ajoute encore à la tâche.

« Si on pense à ce qui arrive avec la COVID, aux recommandations de la santé publique et à la santé mentale en général, nous sommes bien placés pour aider les Canadiens à découvrir leur nouvelle passion cet hiver, » note Tomlinson. « Avec le travail qu’il (Barrette) a accompli à Montréal spécifiquement, en créant des liens avec les nouveaux Canadiens, à urbaniser les Canadiens qui ne skient pas encore et développer le système de base qui commence avec nos clubs… il est très bien placé pour aider le sport à atteindre la première partie de sa mission. »

Barrette sait que les priorités peuvent varier d’un bout à l’autre du pays et de regrouper tout le monde est une tâche qu’il accueille avec plaisir.

« C’est tout à fait normal, » dit-il. « Ce qui compte, comme nous avons un double mandat de participation et d’excellence, c’est de trouver un équilibre qui va satisfaire tout le monde avec leurs différentes priorités. »

« Par rapport aux communications et à l’époque dans laquelle nous vivons, et plus que jamais vu la pandémie, nous utilisons tous les outils à leur plein potentiel. Nous devons rester connectés; nous avons beaucoup de réunions par Zoom dernièrement. C’est utile. Ce n’est pas comme un contact face à face, mais pour l’instant, on peut le gérer et nous attendons avec impatience de pouvoir recommencer à être ensemble. »

« On y va un pas à la fois. »