Profil de médaille d’or : un cheminement vers les performances de médaille
Julie Beaulieu a une façon bien amusante de décrire le profil de médaille d’or de Nordiq Canada : « Ce n’est pas une solution miracle… c’est une brochure sur une destination. »
Beaulieu, qui est gestionnaire de haute performance suppléante de Nordiq Canada, est l’une des personnes qui ont rédigé ce qui est appelé la voie de podium, un cheminement pour remporter des médailles internationales dans les disciplines de ski de fond.
Les deux principaux ingrédients de la voie sont les résultats de podium et le profil de médaille d’or (PMO).
« Il cible plusieurs piliers de performance pour un athlète fictif médaillé d’or, » explique Beaulieu en parlant du PMO. « Si nous devions créer l’athlète parfait, c’est ce qu’il obtiendrait pour chacun de ces piliers. »
« Pour chacun des piliers, nous définissons des facteurs de performance clé avec des objectifs spécifiques, » explique-t-elle. « Puis nous bâtissons un système autour de ces données. C’est principalement un outil d’analyse des lacunes : nous regardons les athlètes actuels par rapport à ce standard. Un athlète ne sera jamais parfait dans tous les domaines, mais l’idée est de continuellement évaluer nos athlètes par rapport à ces standards et de créer leur programme d’entraînement selon leurs résultats afin de les en rapprocher. »
L’analyse des lacunes est déjà utilisée pour mesurer la progression des athlètes de l’équipe nationale dans les volets olympique et paralympique de Nordiq Canada.
« La voie de podium commence environ 8 ans avant une performance de podium, » dit Beaulieu. « Lorsqu’un athlète décide d’être un athlète compétitif de haute performance, généralement autour de 15, 16 ou 17 ans, le but est de le voir sur le podium à 24, 25 ou 26 ans. »
« C’est correct pour beaucoup de nos membres de célébrer le fait d’être les “meilleurs au Canada”, mais nous espérons que le PMO aidera notre communauté à être plus enthousiaste à l’idée de viser les médailles internationales maintenant qu’il y a un chemin clair pour y arriver. La stratégie est de créer un système de développement plus solide pour nos athlètes, qui mènera ultimement à plus de médailles internationales. »
Nordiq Canada a travaillé en étroite collaboration avec À nous le podium et l’équipe d’analyse de données chez Canadian Tire, qui a établi des partenariats avec les organisations nationales de sport afin de fournir des données et des informations précieuses pour aider les athlètes canadiens à gagner plus de médailles internationales, pour créer le Profil de médaille d’or, en plus de travailler avec Biathlon Canada et l’Institut canadien du sport de Calgary.
« Le PMO va être à la base de tout ce que nous ferons à l’avenir dans le but de voir les athlètes canadiens en ski de fond de retour sur le podium et se battre pour remporter des médailles internationales, » ajoute la directrice de haute performance, Kate Boyd. « Il nous permet de cibler les forces et les faiblesses de notre système. »
Le plan est également de rendre la voie de podium applicable aux jeunes compétiteurs au niveau des clubs et des provinces afin qu’ils aient un cheminement clair à suivre dès le début de leur carrière.
« Pourquoi faisons-nous ça? Car il s’agit d’une pratique exemplaire, » ajoute Beaulieu, qui a également travaillé avec les programmes canadiens de haute performance de canoë-kayak et de lutte avant de se joindre à Nordique Canada.
« Il ne s’agit pas d’une coïncidence. Les organisations nationales de sport qui peuvent créer une voie de podium clairement identifiée augmentent grandement leur potentiel de médaille. Cela permet au personnel de haute performance de surveiller de près les athlètes dans le système et de s’assurer que les athlètes atteignent les standards clés dans le développement continu. C’est un outil de mesure vivant que nous devons surveiller de près et continuer à ajuster au besoin. »
« Nos athlètes se trouvent devant ce grand gouffre, l’inconnu. Nous devons commencer à créer ces étapes le long du chemin, qui montrent une progression tout en motivant les athlètes et en les gardant dans le système. »
L’un des éléments critiques de la voie de podium est qu’elle est fondée sur des preuves et menée par des experts, et non une opinion peu sérieuse. Il s’agit d’un projet sur plusieurs années dans lequel se sont impliqués de nombreux experts des sciences de sport et de la médecine sportive.
Les athlètes seront soutenus et mis au défi pendant leur développement pour chacun des piliers de performance, incluant les métriques physiques et de performance, la tactique, la technique, la psychologie, la santé, l’équipement et l’environnement d’entraînement quotidien.
« Beaucoup d’entraîneurs ont leur propre façon de faire et c’est vraiment important de simplifier le langage, » souligne l’entraîneur paranordique Robin McKeever en parlant de l’aspect technique de l’initiative. « Nous devons être aussi efficaces que possible. »
Par exemple, l’aspect physique doit gérer des éléments comme la capacité anaérobie, la vitesse d’endurance et la vitesse aérobie maximale. Nordiq Canada compte déjà une bonne série de tests appelée Coursautir pour les clubs et les athlètes de niveau provincial/territorial.
« L’une des choses que nous regardons avec les protocoles en place est la façon de les aligner pour être uniforme pendant tout le cheminement, » commente Beaulieu.
Les résultats de podium, qui représentent l’autre élément clé du cheminement, ont été mis en place il y a deux ans et comprennent le classement des résultats et la progression des athlètes. Chaque athlète associé à la Fédération internationale de ski (FIS) ou au Comité paralympique international/Ski paranordique international est classé selon le genre, la distance, la classification et le style.
L’espoir est que le cheminement puisse combler l’écart entre les résultats juniors et les résultats de coupe du monde senior, qui est l’un des problèmes du Canada. Le but de l’initiative est de prioriser l’entraînement avec des stratégies d’atténuation pour les athlètes, créant ainsi des programmes personnalisés pour chacun.
« Il est également essentiel que les athlètes comprennent le cheminement et qu’ils prennent les rênes et soient indépendants dans leur entraînement, » dit Beaulieu. « Au final, la seule façon de voir ces athlètes sur le podium est si toute la communauté travaille ensemble là-dessus. Je ne suis pas là pour dire que nous avons fait un travail impeccable et que c’est parfait. Nous n’avons pas d’illusions de grandeurs, mais nous avons toute une équipe d’experts derrière nous qui nous a aidé à développer le projet. »
« Je crois qu’en fin de compte, nous voulons tous voir plus d’athlètes canadiens sur les podiums internationaux. Ce que nous espérons, c’est que des clubs aux divisions et au niveau national, nous travaillons tous ensemble vers cet objectif commun. »
« Nous faisions des blagues avant et je disais que nous avions besoin d’une chanson-thème… et plus j’y pense, plus je me dis qu’on en a déjà une. Tu sais laquelle? »
« C’est notre hymne national. Je veux entendre “Ô Canada” le plus souvent possible à l’international. »