Programme de mentorat pour les entraîneures – Pour développer plus d’entraîneures de calibre mondial au Canada

by Rita Mingo
14 Sep, 2020

Si Allison McArdle pouvait faire un vœu, ce serait de voir des femmes qui veulent devenir des entraîneures de haute performance en ski de fond.

Il s’agit toujours d’un objectif à long terme, mais le programme de mentorat des entraîneures de Nordiq Canada est déjà un pas dans la bonne direction.

« L’objectif est de prendre des femmes qui sont au niveau développement de la compétition et de leur trouver un mentor pour qu’elles puissent augmenter leurs connaissances et leur confiance, » explique McArdle, présidente du comité des femmes de Nordiq Canada, qui compte plusieurs années d’expérience d’entraîneure aux niveaux national et international au Canada et en Australie.

« Nous avons plusieurs entraîneures en ski de fond, mais la plupart sont au niveau du développement, par exemple pour le programme Jackrabbit. Nous n’en voyons pas beaucoup aux niveaux suivants, U16, U18 et au-delà, qui continuent leur progression. »

Le programme a été créé comme un programme de bourse. Du financement est offert à une mentorée et un mentor ou une mentore, généralement pour une période de deux ans. Pendant ce temps, la mentorée a le choix d’utiliser le financement pour des formations ou des expériences, deux aspects qui aident à la croissance de l’entraîneure.

« Bien sûr, nous voulons toujours plus de femmes entraîneures qui progressent vers ces niveaux et nous aimerions crouler sous les demandes lorsqu’il est temps de trouver des nouvelles mentorées, » dit McArdle, qui fait la promotion du programme pendant la semaine nationale des entraîneurs.

L’une des participantes de la dernière vague, Katie McMahon, est maintenant entraîneure-chef de l’équipe provinciale en Ontario et elle est également membre du comité des femmes de Nordiq Canada et joue un rôle essentiel dans le déroulement du programme de mentorat.

La mentore de McMahon était Lisa Patterson, qui travaillait avec l’équipe nationale, et elle a également travaillé avec François Pepin, du Centre national d’entraînement Pierre Harvey (CNEPH).

« Les mentorées sont souvent jumelées avec des entraîneurs masculins vu le manque de femmes en haute performance, et ça va, » dit-elle. « Mais la dynamique est différente. Certaines sont moins ouvertes et apprennent moins. »

« J’ai principalement utilisé mon argent pour les expériences. J’ai pu aller en Autriche comme entraîneure adjointe pour un stage d’entraînement avec le CNEPH. C’était ma première expérience d’entraînement avec un centre d’entraînement. J’avais d’abord demandé d’aller à un stage à Canmore, mais ils m’ont dit “En fait, veux-tu aller en Autriche?” Super! Je n’ai pas eu à payer pour ça. Je n’aurais jamais pu me payer une telle expérience avec mon salaire d’entraîneure de club. »

« Le programme lui a donné confiance, » dit McArdle. « Elle a pu prendre de l’expérience en dehors de son club et son cheminement a engendré d’autres développements. Elle a travaillé avec l’équipe nationale junior aux championnats du monde et l’équipe nationale l’an dernier à la Coupe du monde. »

Anneke Winegarden était une mentorée du programme il y a trois ans. Depuis, elle a lancé sa propre entreprise de coaching à Ottawa et partage ses connaissances en ski de fond et en vélo de montagne à des groupes de jeunes et offre des consultations en physiologie pour les entraîneurs et les athlètes.

« Le développement a été très important, mais il y a aussi les liens créés avec d’autres entraîneures, » explique Winegarden. « Pour moi, l’élément le plus précieux est de pouvoir être présentée à de nouvelles personnes qui étaient dans une position similaire pour bâtir une communauté de femmes qui peuvent nous épauler.

Avec le comité des femmes, ils ont pu aider à financer mon diplôme avancé en entraînement. Il y a très peu de femmes entraîneures qui ont obtenu leur diplôme avancé en entraînement dans la communauté de ski de fond; c’est un programme de deux ans et le programme de mentorat a financé une session complète de cours, ce qui est vraiment important pour produire des entraîneures de haute performance qui sont bien formées dans le domaine. »

Pour McMahon, la chance de redonner au suivant est une nécessité.

« J’ai travaillé avec Lisa quand j’étais mentorée, mais il n’y avait personne d’autre pour m’inspirer, personne qui avait les mêmes problèmes qui sont, selon moi, uniques aux femmes en entraînement, » dit-elle. « Je ne dis pas que je n’ai pas eu des mentors masculins merveilleux, mais il est important d’avoir une personne qu’on peut appeler en tout temps, peu importe pourquoi. On se sent mieux soutenue lorsqu’on peut appeler une autre femme. C’est un sujet qui me passionne, principalement pour des raisons égoïstes. Je ne veux pas être la seule entraîneure de haute performance! »

« Il est vraiment important d’avoir des entraîneures qui peuvent offrir une tout autre expérience d’entraîneure, » commente Winegarden. « Bien sûr, tant les hommes que les femmes peuvent offrir une expertise et des conseils aux athlètes, mais les femmes peuvent offrir un autre type de relation, un autre niveau de communication et de compréhension aux athlètes, qu’ils soient féminins ou masculins. »

Le plus grand souhait de McArdle serait de voir le programme de mentorat des femmes se développer.

« J’aimerais que nous puissions enrichir le système de haute performance, » ajoute-t-elle. « S’il était possible de mettre ces femmes en contact avec ceux qui gèrent les voyages de l’équipe junior ou les stages nationaux lorsqu’elles ont terminé le programme de deux ans… ça serait génial de pouvoir les envoyer dans le système national. Elles pourraient avoir accès au prochain niveau d’expérience. Nous avons besoin de femmes qui dirigent les programmes de haute performance dans les clubs, les centres d’entraînement et le niveau national au Canada. Ça serait mon rêve. »